Posté le 16.10.2024
Avec un dynamisme entre douceur et accélérations, la documentariste Eugénie Grandval refait le parcours d’une idole d’un cinéma toujours farouchement indépendant : Bulle Ogier.
© INA
Son documentaire très riche, autant en témoignages rares, qu’en archives bien distribuées, dévoile pleinement ce que c’est qu’être une artiste.
Le sujet : Portrait d’une fille drôle et belle, qui dit être « devenue actrice par hasard, par rencontres ». Et effectivement des rencontres étonnantes, la comédienne Bulle Ogier en a fait beaucoup. La réalisatrice Eugénie Grandval s’appuie sur toutes ses rencontres pour accomplir un montage d’images d’archives, de folies théâtrales, mais aussi d’entretiens de « révolutionnaires agités, agitateurs » comme le dit Jean-Pierre Kalfon, complice de toujours de Bulle Ogier et interviewé pour l’occasion.
La méthode : de l’actrice est de ne pas composer. Bulle Ogier a « horreur des acteurs qui composent ». Solidaire, elle ne croit pas « qu’on puisse inventer tout seul, je crois au travail de groupe ». C’est un des codes du jeu de la comédienne : être au moins deux, du couple à la troupe. Et tout est possible.
Le + : Apprendre comment la comédienne « accepte d’être regardée silencieusement » alors que sa voix est si importante. Apprendre aussi qu’elle passe avec autant d’aisance d’un rôle d’ouvrière genevoise, celui de La Salamandre d’Alain Tanner, à celui de femme de consul versée dans le mouvement hippie de La Vallée de Barbet Schroeder. Il s’agit de « ne pas recommencer une chose qu’on a réussi ».
Virginie Apiou
Séances :
Bulle Ogier, portrait d’une étoile cachée d’Eugénie Grandval (Documentaire, 2024, 1h10)
Institut Lumière (Villa) me 16 11h30 | Institut Lumière (Villa) me 16 11h45