Ça se passe

à Lumière


Posté le 18.10.2023


 

Taylor Hackford présentant Ray (2004)

« Ça m’a pris 13 ans pour faire ce film indépendant. J’ai finalement trouvé un millionnaire fan de Ray Charles pour le financer. Ray était informé de mes démarches. Je lui disais que j’allais faire le film mais que je n’avais pas encore de financement et Ray répondait "c’est pas grave, Taylor, je sais que le projet va se faire, je te fais entièrement confiance". Il était extrêmement gentil avec moi, nous avions une très belle relation mais les génies ne sont pas faciles. Nous nous sommes mis d’accord pour utiliser sa musique dans le film. Je voulais réenregistrer certains arrangements de ses débuts et nous avons travaillé ensemble à son studio. Dans le film, c’est la scène de ses débuts où il joue tout seul Everyday I have the blues. Cette scène nostalgique est capitale car il se sent seul. Le lendemain de ce concert, il prendra de l'héroïne pour la première fois. Bref, lors de l’enregistrement, Ray joue le morceau d’une façon beaucoup trop entraînante et pas du tout intime comme je l'attendais. Je le lui dis et c’est là que, après dix ans de relation merveilleuse, il me traite de connard. Je lui explique avec une économie de mots ce que je veux et il se met à jouer exactement comme je le souhaite. Il me rétorque: "Ok : just say what you mean". Explique-moi juste ce que tu veux. C’était le meilleur conseil que l’on pouvait me donner en tant que cinéaste. »

03-Taylor-Hackford-1710-Pathe-CHASSIGNOLE© Olivier Chassignole

 



Wes Anderson lors de sa soirée hommage à l'auditorium de Lyon

« Un jour, lors d’une projection de La Famille Tenenbaum à l’ancienne Cinémathèque Française, un vieux monsieur ressemblant à Michel Ciment m’a demandé pourquoi je mettais toujours en scène des personnes aussi cinglées. Je lui ai répondu la vérité, à savoir qu’ils sont inspirés de mes amis et de ma famille ! Je ne suis pas attiré par les gens bizarres et de mon point de vue, mes personnages ne le sont pas. S’agissant de l’émotion qu’ils transmettent, je fais confiance à mes personnages et aux comédiens qui les interprètent. C’est pour cette raison que le casting est une étape très importante de mon processus. »

16OCT-Soiree-Wes-Anderson-Sandrine-Thesillat-0706 © Sandrine Thesillat / Jean-Luc Mège


 

 

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