à Lumière

Posté le 19.10.2023

Helen Mirren, présentant (en français s'il vous plaît !) Soleil de nuit

« Ce film a vu le jour à une époque complètement différente de celle dans laquelle nous vivons. Il m'a permis de gagner deux grandes choses : une carrière aux États-Unis et un mari. J'ai donc été très chanceuse ! Ce qui m'a également convaincu de jouer dans le film, c'est que Taylor Hackford a fait en sorte que je puisse me rendre en URSS pour effectuer des reconnaissances et m'imprégner de mon personnage. Je me suis donc rendu à Saint-Pétersbourg, qui s'appelait encore Leningrad à l'époque. Les temps étaient très durs là-bas à cette époque, mais aussi très intéressants à analyser. C'est un peu comme si l'on vivait dans un livre de John Le Carré, si vous voyez ce que je veux dire. Pour tourner les extérieurs du film, il n'était pas possible d'aller en URSS car tourner un film là-bas était interdit. Taylor s'est donc rapproché d'une équipe spécialisée en documentaire et leur a demandé d'aller à Leningrad avec une vieille voiture russe, une Tchaïka pour tourner un documentaire, mais aussi et surtout rapporter des informations et des plans. Elle s'est donc rendue sur place prendre des photos et filmer les lieux du film, au moment de la journée où les scènes se déroulaient. Les Russes ont validé le documentaire et Taylor a pu bénéficier d'images du vrai Leningrad ! Il a triché avec un incroyable bagoût, mais il n'est pas rare d'avoir à tricher dans le cinéma pour obtenir ce que l'on veut vraiment ! »

© Jean-Luc Mège

Kleber Mendonça Filho, présentant son nouveau documentaire Portraits fantômes, consacré à la ville de Recife

« Nombre de vieux cinémas ont fermé à Recife, et deux d'entre eux sont même devenus des églises. Cela m'attriste car j'adorais ces lieux. Ceci dit, Recife reste toujours plutôt bien doté en matière de salles anciennes. C'est l'une des rares villes brésiliennes dans laquelle deux grands cinémas du passé - dont un ouvert en 1919 - font toujours de la résistance après avoir été sauvées par des rénovations complètes. A titre de comparaison, une ville comme New York possède un vieux cinéma de type palace tout récemment rénové par Netflix, mais pas grand chose d'autre, ce qui est assez paradoxal compte-tenu de l'argent et de la densité de population à Manhattan.
J'ai mis sept ans pour réaliser ce film. Tout a commencé lorsque j'ai décidé de jeter un œil à mes vieilles cassettes vidéos et à mes photos. Je me suis dit qu'il y avait peut-être quelque chose à en tirer aujourd'hui encore. J'avais tourné toutes ces images il y a plus d'une trentaine d'années. Après les avoir visionnées, je me suis rendu à la Cinémathèque brésilienne et j'ai fouillé les archives des chaînes de télévision. Utiliser ce matériel ancien était devenu essentiel pour moi. »

© Jean-Luc Mège