Ça se passe

à Lumière


Posté le 20.10.2023


 


Suzanne Lindon, présentant Don't Come Knocking

« Je suis émue car c’est la première fois de ma vie que je présente un film. Ce film n’est peut-être pas le plus connu de Wim Wenders, mais il est important pour moi. Je l’ai vu deux ans après sa sortie à l’âge de 7 ans et je n’ai pas tout compris, mais je l’ai vu avant Paris, Texas qui est sans doute le plus grand choc de cinéma de ma vie. Le lien se fait car ce sont les deux films sur lesquels Sam Shepard et Wim Wenders ont travaillé ensemble et il y a un lien intime pour moi, comme si Don’t come knocking était le petit cousin du film le plus important de ma vie. Ça me touche aussi car pour être issue d’un couple à l’écran comme à la ville, c’est très émouvant d’assister aux retrouvailles des personnages joués par Sam Shepard et Jessica Lange. Ils s’aiment, ça se voit. Quand on filme les gens, on voit beaucoup de ce qu’ils sont et c’est très beau de voir que Wenders a dû être une tierce personne dans un couple qui se connaît. »

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© Jean-Luc Mège
 

 


 

Wim Wenders, présentant Au fil du temps

« C'est un road movie, avec un itinéraire tracé et, en tout et pour tout, une scène écrite, qui correspond au moment où les deux personnages se rencontrent, l'un dans son camion et l'autre dans sa BMW. Nous n'avions donc presque rien d'autre, au moment de démarrer le tournage, qu'un itinéraire : celui reliant les salles de cinéma encore ouvertes de la frontière entre l'Est et l'Ouest de l'Allemagne. Nous avons écrit le film au fil de son tournage. Au départ, les acteurs étaient d'accord pour m'aider dans cette tâche, mais après trois jours, ils ont arrêtés car ils se disaient trop fatigués ! Ils m'ont fait comprendre qu'ils avaient besoin de sommeil ! Nous ne savions pas si nous allions tourner un court métrage ou un film de 3 heures. J'avais repéré toutes les salles qui existaient encore. Comme la frontière ne pouvait se traverser, tous les alentours étaient complètement abandonnés. Les jeunes s'en allaient, faute de travail. C'est un peu comme si nous avions tourné dans l'Ouest américain ! Tous les propriétaires de cinéma qui figurent dans le film sont bien réels. Ils y en avaient même qui projetaient du cinéma muet et employaient donc des musiciens. »  


 

 

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