« Tous les films sont politiques »
 

Posté le 15.10.2024

Le réalisateur français d’origine grecque, auteur de Z et de L’aveu, a reçu un Prix Lumière spécial lors de la cérémonie d’ouverture du festival. Il nous parle de sa vision du cinéma.

© Olivier Chassignole

REPARTIR A ZERO

Si vous n’avez jamais vu aucun de mes films et que vous ne savez pas par quoi commencer, demandez-vous d’abord ce que vous cherchez. Si vous aimez les films d’action avec beaucoup de mouvement, je vous conseille Un homme de trop (1967), même si, avec le recul, je me dis que c’était un peu exagéré, et que l’histoire aurait pu être plus fouillée. Si vous préférez les films d’amour, voyez Clair de femme (1979), avec Romy Schneider et Yves Montand. C’est un film d’amour plutôt inhabituel, assez tragique.

LE RÔLE DU CINEMA

Tous les films sont politiques. Chaque spectateur réagit avec sa propre philosophie, ses propres sentiments. Ce qui se passe aujourd’hui dans le monde, vous le voyez à la télévision. Pour faire un film, il faut d’abord avoir une histoire, et l’aimer. Pourquoi ? Parce qu’on fait du spectacle.  Le spectateur doit rire, pleurer, être furieux...

© Sandrine Thésillat / JL Mège Photographies

CHACUN SON POSTE

Les acteurs sont nos premiers collaborateurs, après le scénariste. C’est un métier très difficile, parce qu’il faut qu’ils créent un personnage avec leur voix et leur visage. Le premier assistant réalisateur a aussi un poste très important. Quand j’ai fait mes débuts, il était même la main droite du metteur en scène, car il devait se charger du casting, mais aussi trouver les lieux de tournage. Le chef opérateur est également indispensable, de même que les décorateurs et les costumiers. Un film, c’est donc un ensemble de personnages qui tournent autour de la même histoire. Les premiers assistants sont des personnages exceptionnels.

ECOLOGIE

Le monde n’a pas très bien compris que cette petite planète vit une catastrophe. Cette espèce de vaisseau extraordinaire sur lequel nous vivons se détruit peu à peu, et nous l’acceptons. Des spécialistes ont dit qu’en 2070 on ne pourrait plus vivre correctement. Mais personne n’a pris ces discours au sérieux. On écoute très attentivement mais après on pense à autre chose. Il y a déjà eu beaucoup de films sur ce sujet, mais pour ma part, je n’ai pas encore trouvé une histoire qui me permettrait de vous toucher profondément, sentimentalement. Je continue de chercher.

© Sandrine Thésillat / JL Mège Photographies

Propos recueillis par Fanny Bellocq