Justine Triet,

cinéphile
 


Posté le 16.10.2024


 

La cinéaste d'Anatomie d'une chute inaugure un nouveau rendez-vous au festival, celui d'une rencontre autour de la cinéphilie d'une personnalité.

 

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Justine Triet © Olivier Chassignole

 

Justine Triet est la cinéaste des filles qui ne tiennent pas tout le temps debout, mais se relèvent toujours. Et pas seulement… car il ne faut pas se fier aux apparences, et encore moins les juger. A l’origine tentée par la peinture, la cinéaste se révèle être une grande portraitiste de cinéma, et en particulier des jeunes femmes qui doivent tout affronter en même temps : le boulot, les enfants, les amours… et la politique, la société qui vient en permanence scruter leurs moindres défaillances. La Bataille de Solférino (2013), Victoria (2016), Sibyl (2019), Anatomie d’une chute (Palme d’or 2023), témoignent d’une vie de femmes occidentales dans de multiples états. Chez Triet, qui cite volontiers John Cassavetes, il est utile et libérateur de pleurer sans mouchoir, de déambuler à travers un salon en titubant, de se confier en hurlant de rire, bref, d’être bien vivantes. La crise c’est aussi la vie, c’est ce qui permet aux êtres, filles et garçons, de se révéler.

« J’aime pas les gens qui sont sympathiques à 100%, ça m’inquiète », dit le personnage de la fille trop expansive, verre d’alcool à la main, incarnée par Laetitia Dosch à un garçon, dans le court-métrage Vilaine fille, mauvais garçon (2011). Le cinéma de Triet est ainsi un cinéma qui pratique un grand art du dialogue. Chez Triet, on s’explique, on n’esquive rien, quitte à aller à la bataille. Le conflit intéresse la cinéaste, y compris celui du collectif, des manifs dans la rue dont elle a tiré son premier court-métrage intitulé Sur place (2007), ainsi que le documentaire Solférino (2008), et son premier long La Bataille de Solférino sur les élections vues depuis le parti socialiste dont le siège était alors rue de Solférino. Entre temps il y aura eu aussi Des ombres dans la maison (2010), documentaire qui ferait figure d’exception puisqu’il se passe à Sao Paulo au Brésil, s’il ne s’agissait de suivre une fois de plus une femme, une mère face aux difficultés du monde.

 

V.A.

 

Master class
Rencontre avec Justine Triet
Mercredi 16 octobre à 14h15 à l'Institut Lumière (Hangar)
Avec le soutien de LOGO CHANEL

 

Catégories : Lecture zen