Posté le 17.10.2024
Portrait émouvant d’un comique désespéré…
© DR
LE SUJET : Jacques Villeret (1951–2005), le « Petit Prince enrobé », comme l’appellent joliment les auteurs de ce documentaire. Ou comment un gamin à bonne bouille, aux yeux bleus très clairs, révèle un génie comique à la scène et à l’écran, jouant de sa rondeur, de son apparente naïveté et d’une bonhomie cachant de lourds secrets. Avec en prime deux César dont le second pour sa prestation inoubliable dans Le Dîner de Cons.
LA MÉTHODE : tenter de répondre à cette question : pourquoi le type le plus drôle de la terre noie son chagrin dans l’alcool au point de se détruire ? Chaque témoin apporte un élément de réponse, puisqu’il s’agit de ceux qui l’ont bien connu, en famille (sa sœur) ou au Conservatoire (Jacques Weber, Nathalie Baye). Et puis des extraits, notamment ce sketch extraordinaire où Villeret imite la bande-son d’un film de Bergman.
LES + : cette anecdote dont j’ignore si elle était déjà très connue : Villeret devait jouer Ugolin dans le Jean de Florette de Claude Berri, mais Yves Montand s’y opposa, jugeant que le comique lui avait quasiment volé la vedette dans Garçon ! Et puis cette rencontre inutile avec un père biologique, dont Villeret avait tardivement découvert l’existence. De cette courte vie tragique, on sort quand même en fredonnant : « Il est méchant, Monsieur Brochand/il est mignon, Monsieur Pignon ! »
Aurélien Ferenczi
Séances :
Jacques Villeret, drôlement tragique de Christophe Duchiron
(Documentaire, 2024, 1h)
Institut Lumière (Villa) je 17 11h45 | Institut Lumière (Villa) je 17 12h