Posté le 18.10.2024
Richard Patry participe au MIFC à une table ronde autour des salles de cinéma et le regain d’intérêt du public pour le cinéma de patrimoine.
© J-L Mège
Comment définissez-vous votre métier ?
Je suis un exploitant de salles de cinéma, avec un objectif d’accueil du public, de partage et de rencontres. La salle de cinéma est un écrin, avec des fauteuils, de la moquette et des conditions de confort optimales. Au milieu, on met un beau diamant qu’est le film. Mon travail est de créer le lien entre ce film, ses auteurs, et le public qui va s’en nourrir. Je suis aussi le Président de la Fédération Nationale des Cinémas Français (FNCF), qui regroupe la totalité des salles de cinéma en France, les salles des circuits comme Pathé, les entrepreneurs indépendants comme moi, les salles municipales, et même les circuits itinérants.
Comment voyez-vous le festival Lumière et le MIFC ?
Ce festival est un lieu magique, où l’on peut voir tous types de films. Avec le Marché du Film, il met en valeur un phénomène survenu dans les années 2010 avec le passage au numérique dans les salles du monde entier, et davantage depuis la pandémie de Covid : les salles ont réalisé un travail de patrimoine autour de cycles et de rééditions de films qui fonctionne très bien. Autre rendez-vous intéressant : l’anniversaire des grandes maisons de cinéma, comme la Warner, qui rééditent une partie de leur catalogue. Il y a aussi de plus en plus de ciné-clubs. Du côté du public, il y a un regain d’intérêt pour les séances de patrimoine.
Qu’observez-vous ?
On a battu un record historique en France en 2023 en termes de fréquentation : 4,4 millions de spectateurs sont allés voir des films de patrimoine, soit un chiffre record. Ça n’était plus arrivé depuis 1997 ! J’ai évoqué ces nouvelles tendances et commenté ce succès important avec d’autres exploitants à la table ronde du MIFC. Les professionnels invités viennent de France, mais aussi d’Europe. L’occasion de savoir si ce phénomène se produit dans d’autres pays.
Quel est votre film préféré ?
La Sortie de l’usine Lumière à Lyon (1895), parce que c’est le tout premier ! Je suis un grand fan de comédies musicales, dans tous ses registres. C’est ma madeleine de Proust à moi ! J’adore quand les gens chantent et dansent, qu’ils soient joyeux ou tristes !
Propos recueillis par Fanny Bellocq