Posté le 17.10.2024
Le chef-d’œuvre onirique de Carl Theodor Dreyer retrouve tout son mystère grâce au travail de restauration de Timothy Brock, à la tête de l’Orchestre national de Lyon.
Vampyr de Carl Theodor Dreyer (1932) © Collection BIFI
Pourquoi avez-vous choisi de travailler sur Vampyr ?
Vampyr avait été tourné en muet avant de devenir sonore, en 1932. Or, quand j’ai vu ce film pour la première fois, la technologie ne permettait pas de séparer la musique des dialogues, même s’il y en a très peu… C’est devenu possible plus tard. Nous allons jouer la musique d’un « film muet avec des dialogues ». La partition de Wolfgang Zeller est un chef-d’œuvre incroyable. Ce compositeur couvre une longue période, des années 1920 à 1950.
Comment décririez-vous la musique de Vampyr ?
Comme un rêve au milieu de la nuit. Ce dernier a été tourné à travers une sorte de filtre, ce qui donne cette impression assez brumeuse. La musique est très belle, intense et intime, sensuelle… Elle est à la fois sombre, et comporte de l’humour. L’objectif est d’attirer le public jusque dans cette espèce de cauchemar que la musique reflète profondément.
Vous avez aussi restauré la partition elle-même. En quoi consiste ce travail ?
Concernant la musique de Vampyr, il y avait une partition et un enregistrement datant de 1930. Quand je l’ai écouté, j’ai constaté que les musiciens de l’époque ne jouaient pas exactement ce qui était écrit, donc j’ai dû faire des modifications par rapport à ce que je voyais dans le film.
Propos recueillis par Fanny Bellocq
Ciné-concert à l'Auditorium de Lyon
Vampyr de Carl Theodor Dreyer (1932)
Accompagnement par l'Orchestre national de Lyon
CC Auditorium je 17 20h