Le doc du jour

Filmer l’impossible
 


Posté le 18.10.2025


 

Je n’avais que le néant, le documentaire qui restitue la présence physique émue et fracassée de Claude Lanzmann alors qu’il tourne Shoah

 

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© USHMM et YAD VASHEM Collection SHOAH de Claude Lanzmann
Je n'avais que le néant, Shoah (2005)

 

LE SUJET : C’est l’histoire de Claude Lanzmann au travail, alors qu’il tourne l’œuvre de sa vie : Shoah entre 1976 et 1981. 

 

LA MÉTHODE : Le montage des 220 heures de rushes tournées par Lanzmann et non utilisées, accompagnées par la voix of du narrateur qui parle pour le cinéaste. 

 

LE + : La voix of, composée des mots de Claude Lanzmann, fonctionne comme une immense poésie autour d’un sujet impossible, mais pourtant bel et bien traité. Ce qui frappe dans ce documentaire, c’est la présence de Lanzmann dans les rushes, sa passion nécessaire pour aborder ce thème dont il ne reste que des lieux (les camps) vides. Guillaume Ribot dans un montage pertinent et respectueux, montre combien il était nécessaire d’aller également et toujours, au-devant de ceux qui vivent près de ces territoires de mort, afin de comprendre si l’Histoire les a marqués. Cela donne un documentaire, humble petit frère de Shoah, complémentaire, et on ressent, comprend combien il a fallu d’énergie à Lanzmann, tout seul, pour faire face à l’indicible. Plus qu’un documentaire, un document à la mise en perspective admirable. 

 

 

 

Virginie Apiou

 

Je n'avais que le néant, Shoah par Lanzmann de Guillaume Ribot (2025, 1h34)

Institut Lumière (Villa) sa 18 10h45 | Institut Lumière (Villa) sa 18 11h

 

 

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