Ça se passe au Marché du Film Classique

« Le cinéma d’István Szabó extrêmement humaniste, politique et intemporel ! »
 


Posté le 15.10.2025


 

Pays à l’honneur au Marché international du film classique (MIFC), la Hongrie est aussi célébrée au cœur de la programmation du festival via les œuvres du cinéaste István Szabó. Rencontre avec György Ràduly, directeur des Archives du film au sein de l'Institut national du film de Hongrie (NFI).

 

Gyorgy-Raduly-actu
© Laura Lépine

 

La Hongrie est doublement mise à l’honneur cette année, par votre présence au Marché du film classique (MFIC), mais aussi par la venue du cinéaste István Szabó. Que représente cette présence au MFIC pour votre institut ?

Il faut dire que nous sommes présents au MFIC depuis sa création. Depuis 2017, nous avons la chance d’avoir chaque année un ou deux films hongrois dans la programmation du festival. La Hongrie est un pays historiquement riche en matière de cinéma. Et ce, dès la création du septième art, puisque les Frères Lumière ont tourné en 1896 à Budapest ! On peut d’ailleurs retrouver ces images au musée Lumière. La cinématographie hongroise est donc intimement liée à celle de la France. Et puis, la Hongrie a donné à la France une multitude de talents comme les cinéastes Paul Fejos, Jean Image et les chefs décorateurs oscarisés Alexandre Trauner, Marcel Vertes, pour ne citer qu’eux.

Notre présence au MIFC est l’occasion de montrer toute la richesse du cinéma hongrois aux professionnels du cinéma, comme au grand public. C’est aussi l’opportunité pour nous de découvrir des pépites du cinéma français que nous pourrons sélectionnés au « Marathon du Film classique de Budapest ». C’est vraiment un échange entre nos deux cultures.

 

Invité d’honneur du festival, le réalisateur István Szabó tiendra une Master class ce jeudi au Pathé Bellecour. Trois de ces œuvres ont été sélectionnées dans la programmation du festival : « Père », « Mephisto » et « Adorable Julia ». Quel regard portez-vous sur son cinéma ?

Ses œuvres parlent de l’Histoire de l’Europe : dans ses traumatismes, comme dans ses périodes fastes. Il est beaucoup question de la relation de l’individu aux pouvoirs en place. C’est un cinéma extrêmement humaniste, politique et intemporel. Ses films nous donnent une leçon d’histoire et nous rappelle l’importance du travail de mémoire. Son film le plus marquant est pour moi « Mephisto », c’est une œuvre magistrale avec un scénario époustouflant. Je la recommande à tous les festivaliers !

 

MEPHISTO
© Mafilm-Manfred Durniok-Objektiv Studio / DR
Mephisto de István Szabó (1981)

 

Au travers ce coup de projecteur sur le cinéma hongrois, que souhaiteriez-vous transmettre au public, comme aux professionnels du cinéma ?

D’abord leur dire que la Hongrie produits des films depuis la création du cinéma, il y a 125 ans. Le cinéma hongrois témoigne du fait que nous ne pouvons pas enfermer les talents. Ils trouveront toujours le chemin vers le public. Chacun de ses talents hongrois à quelque chose à dire d’important aux Hongrois, comme au public international. C’est un cinéma qui parle du passé, du présent et qui est comme un phare pour nous montrer le chemin.

 

Comment constituez-vous le catalogue de films que vous présentez lors du MFIC ?

Nous avons restauré 300 films depuis 2017 : des œuvres réalisées dès la création du cinéma à nos jours et de tous les genres (animation, comédie, documentaire, drame, etc…). Les films de notre catalogue sont tous restaurés et numérisés par le laboratoire de l’Institut national du film Hongrois (NFI).

 

 

Laura Lépine

 

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