Posté le 18.10.2025
Isabelle Huppert, Prix Lumière 2024, revient à Lyon, avec deux films, qui montrent et démontrent toute l’étendue de son extravagance, entre burlesque tragique et burlesque burlesque. Portrait de deux absolues qui se répondent.
QUI ?
Isabelle Huppert est la poétesse agitée de Malina de Werner Schroeter d’après le roman de la poétesse Ingeborg Bachmann, scénarisée par le Prix Nobel de littérature Elfriede Jelinek (auteur de La Pianiste, autre film siglé Huppert). En 1970, à Vienne, une jeune femme s’obsède entre Malina, son mari qui la comprend, et son amant de temps en temps.
34 ans plus tard, Huppert est Marianne dans le bien nommé, La Femme la plus riche du monde de Thierry Klifa, inspiré par l’affaire Liliane Bettencourt et François-Marie Banier.

© Manuel Moutier
La Femme la plus riche du monde (2025)
DEUX
Dissemblables, ces deux personnages le sont. L’une est en mouvement perpétuel, telle une poupée déglinguée dans un appartement en feu. La seconde est un petit totem immobilisé, sous cloche dans sa grande demeure. Les deux ont un entourage qui veut à tout prix les empêcher de tout détruire.

© Neue Studio - ZDF / DR
Malina (1991)
DÉTRUIRE, DIT-ELLE
Ces héroïnes pour lesquelles l’argent comme le matériel ne comptent pas, sont filmées en gros plan insondable. Elles réfléchissent à ce qu’on leur fait subir. Seules, mais en compagnie, elles ont des réflexes pas comme les autres, fruits d’une pensée libre qui échappent à la société, mais sous le regard protecteur de leurs maris. Pour elles, la réalité n’a pas d’importance. Elles accueillent la grandeur du sentiment, la nécessité de ressentir tout bien plus fort que ce qui est permis. Absolues, on l’a dit.
Virginie Apiou

© DR
La Femme la plus riche du monde (2025)