Posté le 20.10.2024
La ministre de la Culture, Rachida Dati s’est rendue pour la première fois au festival Lumière, pour annoncer le volet 2 du grand plan de diffusion axé sur le patrimoine et les cinémathèques.
© Sandrine Thesillat
« J’ai annoncé un grand plan en faveur de la diffusion, car c’est un pan du cinéma qui est moins aidé financièrement », commence Rachida Dati, en désignant les cinémathèques comme les premiers acteurs de diffusion. « Nous apporterons un soutien particulier aux cinémathèques de Toulouse et Marseille, mais aussi à celles de Grenoble et Saint-Etienne, pour la région Auvergne Rhône-Alpes. »
Rachida Dati indique également vouloir soutenir les festivals locaux, dont le festival Lumière, « haut lieu de la cinéphilie », ainsi que le cinéma itinérant, ces séances organisées dans les territoires ruraux. La ministre annonce une aide annuelle pour les salles de cinéma, à hauteur de trois millions d’euros supplémentaires, dès 2025.
Rachida Dati indique également avoir demandé au CNC un soutien financier. « Des enveloppes sont dégagées et sanctuarisées sur trois ans. Le soutien en fonctionnement passera de 900 000 à 1,5 million d’euros, soit une augmentation de 67%, pour financer les projets d’investissement les plus pertinents. Une aide exceptionnelle d’1,4 millions d’euros est prévue dès 2025. L’objectif : rendre le cinéma le plus accessible à tous. »
Toujours dans la branche cinématographique, le ministère de la Culture souhaite « accompagner la numérisation et la restauration de films tournés sur pellicule, avec 75 millions d’euros dédiés à la numérisation de 1 400 films. A partir de 2025 le budget dédié du CNC augmentera de 40%, ce qui le fera passer de 2,6 à 3,6 millions d’euros », ajoute la ministre.
La ministre de la Culture dit accorder une grande importance à la médiation, en particulier à l’éducation à l’image. « On ne peut pas faire de la culture sans médiation. C’est merveilleux quand les jeunes peuvent aller au cinéma, au musée ou au théâtre, parfois pour la première fois de leur vie. Il faut aussi pouvoir leur expliquer les œuvres, cela contribue à réduire les risques de radicalisation. Mais il faudrait plus de disponibilités et de formations pour les enseignants, donc je fais appel au ministère de l’Education nationale qui a aussi sa part de responsabilité. » Dans le même registre, la ministre indique avoir mis en place des dispositifs expérimentaux sur la mobilité, pour améliorer le système de bus qui emmènent les enfants au cinéma.
Rachida Dati n’oublie pas le projet de Musée national du cinéma, demandé par Costa-Gavras, réalisateur et président de la Cinémathèque française. « J’ai beaucoup d’idées mais je n’en ai pas encore parlé aux membres du gouvernement. Je réfléchis au financement, surtout depuis le dernier Festival de Cannes. Costa-Gavras est très persévérant dans cette demande et il connaît bien son sujet ! » conclut la ministre.
Propos recueillis par Fanny Bellocq