Reine

Natalie Portman, un sérieux talent
 


Posté le 14.10.2025


 

La comédienne et réalisatrice ne cesse de surprendre par sa faculté à naviguer entre cinéma d’auteur, blockbusters et un engagement croissant dans la production.

 

BLACK-SWAN
© Fox Searchlight Pictures - Protozoa Pictures - Phoenix Pictures / DR
Black Swan (2010)

 
Natalie, sans H. Le choix de ses parents qui admiraient Natalie Wood. Lorsque la petite naît le 9 juin 1981, ils ne savent pas qu’elle deviendra elle aussi une de ces enfants-acteurs dont Hollywood admire le jeu sans savoir protéger leur prime jeunesse. Les débuts de Natalie Portman dans Léon de Luc Besson lui apporte la célébrité, un souvenir ambivalent – « étrange pour moi d'être considérée comme un objet sexuel à 12 ans » et une ligne rouge qui déterminera la suite de ses choix. En 1997, elle refuse de devenir Lolita d’après Nabokov pour Adrian Lyne. « Dans la version de Stanley Kubrick rien n’est vraiment montré, mais le remake allait être explicite, alors j’ai dit : non merci ».

Avant sa majorité elle apparaît dans Heat de Michael Mann, tout en poursuivant sa scolarité avec un sérieux inhabituel quand s’offre à vous la perspective d’une carrière instantanée. Elle étudie à Harvard la psychologie et tourne peu. Elle est la reine Padmé Amidala dans la prélogie Star Wars (1999-2005).  Le rôle d’une « femme sérieuse », qui lui permet de « surjouer l’intelligence et la réserve » pour une nouvelle fois se « protéger », explique-t-elle, alors qu’elle reconnaît n’avoir vu aucun épisode de la trilogie ; et ajoute avec humour l’avoir confondue avec Star Trek ! 

A 22 ans elle incarne Alice dans Closer, entre adultes consentants (2005). Pour la première fois, elle assume sa féminité. Sa voix s’est affirmée. Mike Nichols l’encourage à se faire coacher afin de la rendre plus grave. Définitivement adulte ? Sans doute. « Natalie Portman a très tôt perçu le discours misogyne qui entoure les représentations des actrices à l’écran », analyse Jacques Demange, historien du cinéma. De fait, à partir de Closer, sa « maîtrise de l’intériorité », écrit ce collaborateur à Positif, lui a permis « avec une volonté constante » de « subvertir ce système de représentations. »

 

JACKIE
© Jackie Productions - Wild Bunch - Fabula - LD Entertainment - Protozoa Pictures / DR
Jackie (2016)

 

2011 est l’année de la consécration avec Black Swan. Un rôle en déséquilibre, une composition sidérante, effrayante même, qui lui vaut de réaliser le doublé Golden Globes-Oscars. Darren Aronofsky l’a forcée à se réinventer, lui demandant de ressusciter sa voix d’enfant. « J’avais tant travaillé pour m’en débarrasser… » Mais après tout, « une carrière n’a de sens que si on ne cesse de se remettre en question et de changer de peau », déclare-t-elle à Vanity Fair en 2023.  Ce qu’elle fait parfaitement en incarnant une Jackie Kennedy opaque et vibrante dans Jackie de Pablo Larrain.
Cette capacité à se réinventer l’a conduite à devenir productrice. A Lyon, elle présente Arco, petit chef d'œuvre d’animation d’Ugo Bienvenu. « Quand nous nous sommes rencontrés, Ugo a dit que le film était comme une mémoire du futur. J’ai trouvé cela si poétique. De croire que demain sera meilleur ». 

Carlos Gomez

 

Remerciements à Bac Films,  
Diaphana, Park Circus,  
The Walt Disney Company France.

 

Master class
Rencontre avec Natalie Portman
Mardi 14 octobre à 11h au Pathé Bellecour
> Ventes suspendues

 

La programmation

Heat de Michael Mann (1995, 2h50)
UGC Confluence ma 14 17h | Halle Tony Garnier di 19 15h

V pour Vendetta de James McTeigue (V for Vendetta, 2006, 2h12)
Institut Lumière (Hangar) ma 14 19h | Comœdia me 15 11h15 | Saint-Priest je 16 20h | Pathé Bellecour ve 17 21h15 | UGC Ciné Cité Internationale sa 18 20h | UGC Confluence di 19 13h45

Black Swan de Darren Aronofsky (2010, 1h48)
Institut Lumière (Villa) di 19 10h30Institut Lumière (Villa) di 19 10h45

Jackie de Pablo Larrain (2016, 1h40)
UGC Confluence ma 14 17h15 | UGC Confluence je 16 13h30

 

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