Your Name.

Japanime : une nuit de l’animation japonaise à la Halle Tony Garnier

Misha, adolescente coincée dans une famille traditionnelle, rêve de quitter ses montagnes natales pour découvrir la vie trépidante de Tokyo. Elle est loin d'imaginer pouvoir vivre l'aventure urbaine dans la peau de Taki, un jeune lycéen vivant à Tokyo, occupé entre son petit boulot dans un restaurant italien et ses nombreux amis. Taki rêve, de son côté, d'une vie dans les montagnes, entouré d'une famille traditionnelle... dans la peau d'une jeune fille.

En salles durant des mois, Your Name. fut un succès phénoménal au Japon, réunissant plus de 10 millions de spectateurs. Le film est signé du cinéaste Makoto Shinkai, jusque-là discret artisan de la relève du cinéma d’animation japonais.

Your Name. est un film ambitieux, à la construction complexe, sur un motif – l’échange de corps entre fille et garçon – classique de la culture japonaise. Misha et Taki, sans se connaître, échangent régulièrement leurs enveloppes corporelles lors de leurs songes. Un lien puissant se noue entre eux, leur amitié est un soutien qui bientôt se transforme en amour. Débutant sur le ton de la comédie, Your Name. prend soudainement un ton plus grave. La séparation des deux adolescents n’est pas que spatiale, mais bien aussi temporelle... Jouant des multiples oppositions (ville / campagne, féminin / masculin, modernité / traditions, passé / présent), Shinkai interroge la question de l’altérité. Dans ce récit intimiste et poétique, le cinéaste conte un amour romantique menacé par un événement exceptionnel. Un chassé-croisé amoureux bouleversant.

Véritable pépite visuelle, Your Name. fait la peinture du Japon contemporain, bercé entre rites et hyper connexion, sans pour autant prendre le parti du passé comme refuge. « Shinkai est mélancolique mais jamais nostalgique et dans Your Name., la vie urbaine brille du même enchantement qu’autrefois les forêts et les champs de Miyazaki. Les climats, la neige et la pluie sont des éléments indissociables de son art, ce qui en fait le plus impressionniste des animateurs japonais. Il saisit magnifiquement la lumière éclatante de Tokyo, la transparence de l’air, le bleu inimitable du ciel et les reflets sur les miroirs de la Cocoon Tower de Shinjuku. » (Stéphane du Mesnildot, Cahiers du cinéma n°728, décembre 2016)