Billetterie

Le Cabinet du docteur Caligari

Das Cabinet des Dr. Caligari

de Robert Wiene , Allemagne , 1920

Sublimes moments du muet

Sur le champ de foire, une nouvelle attraction arrive : celle du docteur Caligari (Werner Krauss)qui présente l’étrange somnambule Cesare (Conrad Veidt). Celui-ci prédit à Francis (Friedrich Feher) et Alan (Hans Heinrich von Twardowski) la mort prochaine de ce dernier. La nuit suivante, Alan est sauvagement assassiné et une vague de disparitions secoue la ville.

 CABINET DU DR CALIGARI 1920 07

 

« Parlons de Caligari. Son rythme impose le film. D’abord lent, volontairement laborieux, il tâche d’énerver l’attention. Puis quand se mettent à tourner les vagues dentées de la kermesse, l’allure bondit, s’active, file et ne nous lâche qu’au mot "fin", aigre comme une gifle. » (Louis Delluc, Cinéa n°44, 10 mars 1922)

Si Fritz Lang fut bien contacté, Le Cabinet du docteur Caligari est confié à Robert Wiene – moins cher et plus disponible que Lang. Rétrospectivement, lorsque fut établie l’importance du film dans l’Histoire du cinéma, les différents protagonistes se disputèrent la paternité artistique de ce film-monstre. Une chose est certaine : la part des décorateurs Walter Reimann, Walter Röhrig et Hermann Warm est fondamentale. Dans cette œuvre fantastique, les ruelles sont de guingois, tout est tordu, la réalité est déformée. C’est un cauchemar sans fin, une plongée dans un esprit labyrinthique et tourmenté. Tourné avec un budget extrêmement limité, Le Cabinet du docteur Caligari bénéficie de décors peints en trompe-l’œil sur des toiles, et profite du jeu intense et inspiré de Conrad Veidt, immense vedette en Allemagne (29 films tournés en 1919 et 1920) qu’il fuira en 1933. S’il n’est pas le premier film expressionniste (De l’aube à minuit, de Karl Heinz Martin, le précéda de peu), Caligari devient immédiatement le mètre-étalon du genre.

Objet de très nombreuses études et interprétations, le film de Wiene est, pour le célèbre critique et sociologue Sigfried Kracauer, annonciateur de la montée du nazisme. Pour d’autres, il dénonce l’emprise de la psychiatrie sur les hommes. Cette œuvre fondatrice a laissé une trace sans cesse explorée depuis dans le cinéma contemporain, autant par sa déformation de la réalité au profit d’un climat fantastique que par sa narration guidée par l’inconscient.

« Ces courbes, ces lignes qui filent en biais, portent en elles, comme nous le signale Rudolf Kurtz, l’auteur de Expressionismus und Film, une signification nettement métaphysique : car la ligne oblique a sur le spectateur un effet tout autre que la ligne droite, et des courbes inattendues provoquent une réaction psychique d'un tout autre ordre que des lignes au jet harmonieux. Enfin les montées brusques, les pentes escarpées déclenchent dans l'âme des réponses qui diffèrent totalement de celles que suscite une architecture riche en transition. Ici il importe de créer l’inquiétude et la terreur. » (Lotte H. Eisner, L’Écran démoniaque, éd. André Bonne, 1952)

Le Cabinet du docteur Caligari (Das Cabinet des Dr. Caligari)
Allemagne, 1920, 1h17, noir et blanc, format 1.33

Réalisation Robert Wiene
Scénario Carl Mayer, Hans Janowitz
Photo Willy Hameister
Décors Walter Reimann, Walter Röhrig, Hermann Warm
Production Decla-Bioscop AG

Interprètes
Werner Krauss (le docteur Caligari), Conrad Veidt (Cesare), Friedrich Feher (Francis), Lil Dagover (Jane), Hans Heinrich von Twardowski (Alan), Rudolf Lettinger (le docteur Olsen)

Sortie en Allemagne 27 février 1920
Sortie en France mars 1922

Distributeur
Friedrich-Wilhelm-Murnau-Stiftung
Restauration
par la Friedrich-Wilhelm-Murnau-Stiftung.

 

Séances
Icone Billet 17ACHAT me 18 20h - CC Auditorium

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