Perfect Days

Prix Lumière : Wim Wenders / Avant-première

Hirayama (Koji Yakusho) travaille à l’entretien des toilettes publiques de Tokyo et semble se satisfaire d’une vie simple. En dehors de sa routine quotidienne très structurée, il s’adonne à sa passion pour la musique et les livres. Il aime les arbres et les prend en photo. Une série de rencontres inattendues révèle peu à peu son passé.

Lorsqu’il est contacté par une institution japonaise pour réaliser une série de courts métrages à Tokyo, autour d’un « projet social public extraordinaire, impliquant le travail de grands architectes », Wim Wenders voit l’occasion de retourner au Japon, où il a réalisé Tokyo-Ga et Carnets de notes sur vêtements et villes. La commande initiale porte sur les toilettes publiques, objet d’une attention toute particulière de la municipalité. Le cinéaste, qui a toute latitude pour son projet, décide de tourner un long métrage sur un homme employé à leur entretien.

Koji Yakusho (Prix d’interprétation à Cannes 2023) est Hirayama, un homme solitaire, dévoué à son travail dans le quartier de Shibuya, incarnant ce sens aigu du service et du bien commun particulièrement présent dans la culture japonaise. La caméra suit Hirayama, du matin au soir, d’une journée à l’autre. Des journées faites de rituels et de répétitions, mais aussi de sensibles variations. On pourrait penser que cet homme est anachronique, lui qui lit encore des livres et non sur une tablette, fait des photos argentiques et attend les tirages pour les découvrir, écoute des morceaux des années 60 et 70 sur des cassettes audio. Au contraire, modeste, il cherche la beauté dans le quotidien et vit hic et nunc, ici et maintenant.

Perfect Days, en apesanteur, est une réflexion profonde et poétique sur la beauté de l’instant, inspirée par le mot japonais komorebi, qui désigne la lumière du soleil qui perce à travers les feuilles d’un arbre. Près de quarante ans après Tokyo-Ga, documentaire sur les traces de Yasujiro Ozu, Wim Wenders retrouve un pays et une culture qu’il apprécie profondément. Il dédie ainsi son film à son maître déclaré. Clin d’œil : le personnage se nomme Hirayama, patronyme des personnages de Fleurs d’équinoxe ou du Goût du saké. Et lorsqu’il est questionné sur ce qui l’a le plus influencé dans l’œuvre du maître,Wenders répond : « Principalement le sentiment qui imprègne ses films que chaque chose et chaque personne est unique, que chaque moment ne se produit qu'une seule fois, que les histoires quotidiennes sont les seules histoires éternelles. » Chaque jour, a perfect day.