Kung Fu Panda

Les invités du festival : Manu Payet présente Kung Fu Panda à la Halle Tony Garnier /
Le festival Lumière pour les enfants

Passionné, costaud et quelque peu maladroit, Po est sans conteste le plus grand fan de kung-fu. Serveur dans le restaurant de nouilles de son père, son habileté reste encore à prouver. Élu pour accomplir une ancienne prophétie, le rêve de Po devient réalité lorsqu’il rejoint Maître Shifu pour apprendre les arts martiaux…

Après s’être attaqué au monde du conte pour enfants avec la série des Shrek, avoir animé des fourmis, des requins, des poulets et autre lapin-garou, DreamWorks – créé par Steven Spielberg et ses associés – se lance dans le film de kung-fu animalier !

Par un heureux hasard, et surtout par le biais d’une superbe chute, Po est l’élu, désigné comme le futur guerrier dragon qui défendra la vallée contre Taï Lung, le terrifiant léopard des neiges. Po, malgré une passion pour le kung-fu, était davantage destiné à reprendre le restaurant familial à la suite de son père qu’à combattre tous les dangers. Surtout que l’initiation exige discipline et agilité, qualités dont ne semble pas être doté le gourmand panda.

À travers le destin de cet antihéros par excellence, John Stevenson et Mark Osborne content une fable initiatique. Sur les pas de ses idoles Tigresse, Vipère, Singe, Grue et Mante, les Cinq Cyclones, Po va finir par croire en ses rêves. Le film est truffé de gags dignes d’un slapstick, servi par des doublages de haut vol, en VO comme en VF (Jack Black, Dustin Hoffman, Angelina Jolie, Lucy Liu, Jackie Chan ; Manu Payet, Pierre Arditi, Marie Gillain…). Les décors d’une grande finesse et les paysages pastels et délicats de cette Chine ancestrale apportent grâce et poésie à la mission menée tambour battant par l’animal au look de peluche.

Avec ses ralentis et ses arrêts sur image, Kung Fu Panda est un Kill Bill version cour de récré’, un hommage – agrémenté de quelques clins d’œil parodiques, marque de fabrique des studios DreamWorks – aux films d’arts martiaux asiatiques, de Bruce Lee à Jackie Chan, en passant par la série Kung Fu avec David Carradine.

« Le rythme est donc parfaitement tenu, le scénario efficace, bien structuré, les gags bénéficient d’un excellent timing, et même les séquences d’émotion éculées fonctionnent. La sincérité probable des auteurs envers les classiques du kung-fu participent sans doute à la réussite de l’œuvre, mais l’essentiel est ailleurs : DreamWorks, avec Pixar, possède le secret du vrai divertissement hollywoodien professionnel, celui que les autres compagnies ont paresseusement perdu. » (Pierre-Simon Gutman, L’Avant-scène Cinéma n°570, mars 2008)