Billetterie

Les Bas-fonds

de Jean Renoir , France , 1936

L'art de Louis Jouvet

Un baron (Louis Jouvet) surprend chez lui le cambrioleur Pépel (Jean Gabin). Contre toute attente, les deux hommes sympathisent et Pépel entraîne le baron dans son repaire, bouge infâme où règne le sordide receleur Kostileff (Vladimir Sokoloff).

 

Premier des prix Louis-Delluc, Les Bas-fonds est un des films les plus ludiques de Renoir qui, à contre-courant d’une adaptation classique de la pièce de Maxime Gorki, situe son film à l’époque contemporaine et à Paris. Le cinéaste ne tient pas à la fidélité absolue au texte, mais plutôt à une restitution de l’esprit de l’œuvre, qui d’après lui, ne repose pas sur l’époque ou le lieu de l’action. « J’ai toujours pensé que l’exactitude extérieure ne comptait pas au cinéma. […] Il ne faudrait pas conclure […] que je méprise l’étude du milieu. Bien au contraire, je la juge indispensable ; mais il faut que ce soit une étude sérieuse, assimilée et transposée, et non pas seulement basée sur des caractéristiques purement extérieures. J’espère donc avoir mieux servi la mémoire de Gorki en m’étant efforcé de traduire dans ce film l’esprit de son œuvre que si j’en avais fait une parade de costumes historiques et de personnages soi-disant russes. » (Jean Renoir, Écrits 1926-1971, Belfond, 1974)

Il aurait été de toute façon impossible, faute de moyens notamment, de reconstituer l’atmosphère de la pièce de façon exacte, historiquement ou socialement. Pour éviter une fausse note, le cinéaste met en scène ses acteurs dans un espace-temps indéterminé.

La photographie est remarquable, les dialogues mordants et l’ironie de Jouvet, la fourberie de Sokoloff, l’insouciance de Gabin donnent au film une résonance insolite dans le cinéma français. Dans sa séquence finale, en hommage à Charlie Chaplin, Jean Renoir citera littéralement les derniers plans des Temps modernes (1936), sorti quelques mois plus tôt.

Cinquième film pour Louis Jouvet, qui depuis 1933 entame une carrière au cinéma. Cinquième film seulement, et déjà… Jo Siritzky, un des fils de Léon Siritzky, exploitant de salles parisiennes, se souvient de la première au Max-Linder, aux côtés de Jean Gabin : « Il avait l’habitude du public, il venait du music-hall, et aux seules réactions des spectateurs face au film, il avait compris que Jouvet allait tout "rafler". C’est ce qui s’est produit en effet. » (Pascal Mérigeau, Jean Renoir, Flammarion, 2012)

Les Bas-fonds
France, 1936, 1h33, noir et blanc, format 1.37

Réalisation Jean Renoir
Scénario Jean Renoir, Charles Spaak, Eugène Zamiatine, Jacques Companeez d'après la pièce éponyme de Maxime Gorki     
Photo Fédote Bourgassoff
Musique Jean Wiener
Chansons Jean Wiener, Charles Spaak
Montage Marguerite Renoir
Décors Eugène Lourié, Hugues Laurent
Production Alexandre Kamenka, Films Albatros

Interprètes Jean Gabin (Pépel), Suzy Prim (Vassilissa), Louis Jouvet (le baron), Junie Astor (Natacha), Jany Holt (Nastia), Vladimir Sokoloff (Kostileff), Robert Le Vigan (l’acteur), Camille Bert (le comte), Gabriello (l'inspecteur de police), René Génin (Louka), Paul Temps (Zatine), Robert Ozanne ("Jabot-de-Travers"), Henri Saint-Isles (Klestch), Alex Allin (le Takar), Léon Larive (Félix, le valet de chambre), Nathalie Alexeeff-Darsène (Anna)

Sortie en France 11 décembre 1936

 

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