Une grande figure du cinéma japonais, devenue une star mondiale dans les années 50 : l'acteur Toshiro Mifune.
Le plus célèbre des acteurs japonais est né en Chine, alors sous contrôle japonais, où ses parents se sont installés en 1920. Il a 20 ans lorsqu'il arrive au Japon, en 1940, où en pleine Seconde Guerre mondiale, il est photographe de l'aviation impériale, chargé de faire les portraits des soldats kamikazes. Une expérience qui le marque durablement. Au sortir de la guerre, il postule à la puissante Toho pour un poste d'assistant-caméraman, mais c'est le service des castings, à la recherche de vedettes masculines, qui fait appel à lui, scellant son destin. Présenté au concours « Nouveaux Visages » du studio, il rencontre Akira Kurosawa quelques mois plus tard.
Riche de 16 films, dont quelques-uns des grands chefs-d'oeuvre du maître parmi lesquels L'Ange ivre, Rashomon, Yojimbo et Les Sept samouraïs, la collaboration entre Akira Kurosawa et Toshiro Mifune devient légendaire. Le cinéaste s'appuie sur la souplesse et la présence physique de l'acteur pour donner vie à ses héros, et exploite son potentiel comique.
En 1963, fort d'une notoriété mondiale acquise entre autres avec Rashomon, Mifune fonde sa propre maison de production, réalise son unique film en tant que cinéaste et amorce une carrière internationale. Il tourne pour Terence Young, John Frankenheimer, et dans l'un des chefs-d'oeuvre de John Boorman, Duel dans le pacifique, dans lequel il fait merveille face à Lee Marvin.
Akira Kurosawa écrira dans ses mémoires : "L'acteur japonais ordinaire a besoin de trois mètres de pellicule pour traduire une impression. Pour lui, un mètre suffisait. Je n'avais jamais vu un tel sens du tempo." Son personnage de guerrier vagabond, qui trouve son paroxysme dans Yojimbo, a inspiré la figure du cowboy solitaire, notamment incarné par Clint Eastwood chez Sergio Leone dans Pour une poignée de dollars. Le festival Lumière 2024 célébrera cette icône du cinéma japonais.
L'Ange ivre d'Akira Kurosawa (Yoidore tenshi, 1948, 1h38)
Rashomon d'Akira Kurosawa (1950, 1h28)
La Vie d'O'Haru, femme galante de Kenji Mizoguchi (Saikaku ichidai onna, 1952, 2h17)
Les Sept samouraïs d'Akira Kurosawa (Shichinin no samurai, 1954, 3h27)
La Légende de Musashi d'Hiroshi Inagaki (Miyamoto Musashi, 1954, 1h34)
L'Homme au pousse-pousse d'Hiroshi Inagaki (Muhomatsu no issho, 1958, 1h44)
Yojimbo d'Akira Kurosawa (1961, 1h50)
Entre le ciel et l'enfer d'Akira Kurosawa (Tengoku to jigoku, 1963, 2h23)
Barberousse d'Akira Kurosawa (Akahige, 1965, 3h05)
Duel dans le Pacifique de John Boorman (Hell in the Pacific, 1968, 1h42)
Soleil rouge de Terence Young (1971, 1h52)
L'Héritage des 500 000 de Toshiro Mifune (Gojuman-nin no isan, 1963, 1h38)
Remerciements :
Carlotta Films, Park Circus, Potemkine Films, Studiocanal, The Jokers Films, Toho, Wild Side-Wild Bunch
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