La légende dit que, pour devenir « premier assistant », profession réservée aux hommes, la Mexicaine Matilde Landeta arriva sur un tournage en costume masculin et fausse moustache, prenant une voix grave pour demander le silence sur le plateau. Après cette démonstration, les autorités du cinéma local consentirent au changement de poste de celle qui avait été une scripte recherchée.
Née en 1913, dans une famille plutôt aisée, Matilde Landeta découvrit le cinéma quand son frère, Eduardo, devint acteur. Sa résolution de passer à la réalisation fut un combat permanent, pavé de trahisons et d’indélicatesses, comme ce banquier qui confia le scénario qu’elle venait d’écrire à un autre metteur en scène alors qu’elle pensait le réaliser elle-même… Ou encore quand les distributeurs boycottèrent sa première réalisation.
Ses deux premiers films Lola Casanova et La Negra Angustias sont des adaptations de l’écrivain ethnographique Francisco Rojas Gonzales. Ainsi, le second s’inspire-t-il de l’histoire vraie d’une révolutionnaire noire que la cinéaste parvint même à rencontrer.
Comme dans Trotacalles, récit plus classique de l’affrontement entre deux sœurs sur fond de prostitution, ses héroïnes sont toujours les victimes de la violence masculine, et le regard que la cinéaste porte sur elles est empreint d’une forte conscience féministe. « Au lieu de raconter l’histoire de femmes sacrifiées, disait-elle, je voulais que mes films évoquent des femmes que je connais et que je considère comme authentiques. » Matilde Landeta s’est éteinte en 1999, après un ultime et tardif long métrage.
Remerciements à la Cineteca Nacional de México, à la Filmoteca de la UNAM et aux ayants droit Marcela Fernández Violante et Ernesto Sanchez-Fernandez pour la fabrication de matériel spécifiquement pour le festival Lumière.
Avec le soutien de
Lola Casanova de Matilde Landeta (1949, 1h30)
Fin du XIXe siècle au Mexique, une tribu d’Indiens organise sa révolte et enlève la fille d’un notable, Lola Casanova. Elle finit par s’adapter… Un plaidoyer pour l’émancipation féminine et le métissage culturel.
Pathé Bellecour ma 15 21h15 | Institut Lumière (Villa) je 17 16h15 | Institut Lumière (Villa) je 17 16h30
La negra Angustias de Matilde Landeta (1950, 1h26)
Une nuit Angustias est suivie par un homme qui tente de la violer. Elle l’attaque et le tue. Elle fuit alors son village et s’enrôle dans une troupe zapatiste... Personnage critiqué mais très audacieux dans sa représentation d’une femme libre.
Pathé Bellecour je 17 19h15 | Institut Lumière (Villa) ve 18 21h30 | Institut Lumière (Villa) ve 18 21h45
Trotacalles de Matilde Landeta (1951, 1h41)
Deux sœurs que la vie a séparées, l’une mariée à un homme riche et l’autre devenue prostituée, se retrouvent manipulées par le même homme... Un mélodrame subtil dénonçant le machisme dominant.
Institut Lumière (Hangar) di 13 9h15 | Lumière Terreaux ma 15 11h | Pathé Bellecour me 16 21h30
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