En 1917, Jody Norris (Olivia de Havilland) tombe amoureuse du capitaine Cosgrove (John Lund), un pilote d’avion qui meurt au combat. Enceinte, elle ne peut faire reconnaître l’enfant comme le sien. Pour éviter le scandale, elle doit l’abandonner contre sa volonté. Au fil des années Jody voit grandir son fils, gardé par Corinne Piersen (Mary Anderson), mais elle ne peut lui dire la vérité.
Mitchell Leisen fait ses débuts dans les années 20 en tant que costumier sur des films d’Ernst Lubitsch, Raoul Walsh et Cecil B. DeMille. Engagé par le studio Paramount, qui vit alors son âge d’or, il tourne ses premiers films durant la décennie suivante et dirige les plus grandes vedettes de l’époque : Carole Lombard, Ray Milland, W.C. Fields, Claudette Colbert, Barbara Stanwyck ou Marlene Dietrich. Il travaille avec des scénaristes de renom, tels Preston Sturges ou le tandem formé par Billy Wilder et Charles Brackett. Il met en scène des comédies sophistiquées et des mélodrames délicats. Ses films témoignent d’un soin particulier donné à la direction artistique. Inégale, son œuvre se distingue notamment par la place qu’elle accorde aux femmes, que le cinéaste traite comme des personnages forts, traçant leur chemin en toute indépendance.
À chacun son destin amorce la fin d’une période faste pour Leisen. Peu convaincu par le script, qu’il juge trop lacrymal, il n’hésite pas à modifier certains passages de l’histoire pour lui offrir plus de subtilité. Si l’héroïne doit affronter la honte et le remords, elle n’attire pas toujours la sympathie, usant même de chantage pour récupérer son enfant. Rendue célèbre par Autant en emporte le vent, Olivia de Havilland incarne cette femme à deux âges de sa vie, d’une guerre à l’autre, au fil d’un récit qui glisse avec habileté du présent au passé. Ce rôle complexe lui vaut son premier Oscar de la meilleure actrice en 1947.
« La victoire d’À chacun son destin est analogue à celle de Mirage de la vie de Sirk : le réalisateur y souscrit totalement aux règles du genre sans pour cela mettre de côté ses préoccupations d’artiste. Leisen admet s’être progressivement enthousiasmé envers un projet qui ne l’attirait guère au départ, lançant un challenge au spectateur de soap opera et faisant de son film une œuvre consciemment intelligente en même temps que très forte sur le plan émotionnel : cet équilibre ne sera hélas plus retrouvé dans ses films ultérieurs de manière aussi achevée. » (Yann Tobin, Positif n°322, décembre 1987)
À chacun son destin (To Each His Own)
États-Unis, 1946, 2h02, noir et blanc, format 1.37
Réalisation Mitchell Leisen
Scénario Charles Brackett, Jacques Thery, d’après une histoire de Charles Brackett
Photo Daniel L. Fapp
Musique Victor Young, Saxie Dowell
Montage Alma Macrorie
Décors Sam Comer, James M. Walters
Costumes Edith Head
Production Charles Brackett, Paramount Pictures
Interprètes Olivia de Havilland (Josephine Norris, dite Jody), John Lund (le capitaine Bart Cosgrove / Gregory Piersen), Mary Anderson (Corinne Piersen), Roland Culver (Lord Desham), Phillip Terry (Alex Piersen), Bill Goodwin (Mac Tilton), Virginia Welles (Liz Lorimer), Victoria Horne (l’infirmière Daisy Gingras), Griff Barnett (Daniel Norris)
Sortie aux États-Unis 12 mars 1946
Sortie en France 5 novembre 1947
Restauration Universal Pictures USA qui a restauré et fabriqué un DCP VOSTF spécialement pour le festival Lumière.
Le film est présenté en exclusivité mondiale.
Remerciements à Universal Pictures USA
Film ayant reçu le label
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