Londres dans les années 30. Julia Lambert (Annette Bening) est une vedette des planches, adulée par le public. Elle peut tout jouer. Mais les années passent, et Julia, la quarantaine, sent qu’elle devra bientôt laisser sa place à de jeunes et ambitieuses comédiennes. Julia se lasse de toujours jouer la comédie, en public comme en privé. Quand son mari (Jeremy Irons) lui présente Tom (Shaun Evans), un jeune admirateur américain, elle voit en lui un peu de nouveauté …
Dramaturge britannique, romancier adapté au théâtre et nouvelliste, William Somerset Maugham (1874-1965) connaissait particulièrement bien le milieu qu’il décrivit en 1937 dans La Comédienne (Theatre, en version originale). S’il disait, avec flegme et humour, se placer « au premier rang des écrivains de second ordre », il fut un des auteurs les plus populaires de son époque, plaçant haut l’art de l’élégance et du cynisme dans son écriture. Cette finesse et cette acidité dans le regard, agrémentées d’un humour en creux, sont aussi les fondements de l’adaptation du roman faite plus de soixante ans plus tard par le cinéaste István Szabó.
Film sur les comédiennes et sur les coulisses du métier (un thème qui fascine depuis toujours cinéastes et spectateurs), Adorable Julia dresse le portrait d’un milieu cruel, où selon l’adage, les apparences sont, plus que partout ailleurs, trompeuses. Comblant le vide dans les bras du jeune Tom, Julia n’aurait pas imaginé que celui-ci revêtirait les atours de Rastignac, profitant de ses sentiments pour faire avancer la carrière de la jeune comédienne Avice.
Pour ce portrait de femme, Szabó choisit la comédienne Annette Bening. Tour à tour frivole, capricieuse, lucide, en proie à la question de l’âge, la comédienne américaine (révélée en 1989 par Valmont de Milos Forman) livre une performance juste, récompensée par plusieurs récompenses dont un Golden Globe.
« Szabó a saisi la note acerbe mêlée d'eau de rose qui caractérise Maugham. Montrant la star sans maquillage aucun, dans le dépouillement de sa vulnérabilité, la comédie vire au drame psychologique émouvant. Et culmine dans le finale où Julia se venge et vole la vedette à sa rivale. Épisode étoffé pour l'écran par un metteur en scène slave, ce coup de théâtre, soutenu par une photographie magique, scelle et brise à la fois le cachet nostalgique d'Adorable Julia grâce au triomphe flamboyant de la farce. » (Eithne O’Neill, Positif n°539, janvier 2006)
Adorable Julia (Being Julia)
Royaume-Uni, Hongrie, Canada, États-Unis, 2004, 1h45, couleurs, format 1.85
Réalisation István Szabó
Scénario Ronald Harwood, d’après le roman La Comédienne de William Somerset Maugham
Photo Lajos Koltai
Musique Mychael Danna ; The Mills Brothers, Noël Coward, Cole Porter, The Andrews Sisters…
Montage Susan Shipton
Décors Luciana Arrighi
Costumes John Bloomfield
Production Robert Lantos, Serendipity Point Films, First Choice Films, Hogarth Productions, Myriad Pictures
Interprètes Annette Bening (Julia Lambert), Jeremy Irons (Michael Gosselyn), Michael Gambon (Jimmy Langton), Shaun Evans (Tom Fennel), Leigh Lawson (Archie Dexter), Mari Kiss (la secrétaire de Monsieur Gosselyn), Bruce Greenwood (Lord Charles), Miriam Margolyes (Dolly de Vries), Juliet Stevenson (Evie), Catherine Charlton (Miss Philips), Lucy Punch (Avice Crichton)
Présentation au Festival de Telluride 3 septembre 2004
Sortie en Hongrie 18 novembre 2004
Sortie au Royaume-Uni 19 novembre 2004
Sortie en France 14 décembre 2005
Restauration 4K par le National Film Institute Hungary et supervisée par István Szabó, à partir du négatif original.
Remerciements au distributeur National Film Institute Hungary
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