Billetterie

Aguirre, la colère de Dieu

Aguirre, der Zorn Gottes

de Werner Herzog , République fédérale d'Allemagne , 1972

Grands films sur grand écran

Vers la fin de l’année 1560, une immense troupe de plus de mille conquérants espagnols quitte la cordillère des Andes et s’engage dans l’inextricable forêt vierge le long de l’Amazone, dans l’espoir de découvrir l’Eldorado, fabuleux pays de l’Or raconté par les Incas. L’avancée est difficile et une fièvre décime le convoi. Pizzaro, commandant de l’expédition, ordonne à une quarantaine d’hommes de partir en éclaireurs sur un affluent du fleuve. Lope de Aguirre (Klaus Kinski), un aventurier ambitieux et brutal, fait partie du peloton d’avant-garde mené par Pedro de Ursua (Ruy Guerra).

 Aguirre-c-Potemkine-Films© Potemkine Films

 

Né en 1942, Werner Herzog appartient à la génération de Wenders, Fassbinder, Schlöndorff… celle du Nouveau cinéma allemand. Voyageur passionné, grand marcheur, écrivain, cinéaste, auteur de fictions comme de documentaires, il a toujours envisagé le cinéma comme expérience physique et artistique. Il commence à tourner très jeune, finançant ses films lui-même. Âgé de 30 ans, il réalise Aguirre, la colère de Dieu, son troisième long métrage de fiction, et son plus grand succès.

Librement adapté du journal du moine Gaspar de Carvajal, Aguirre fait le récit d’une quête délirante à la poursuite d’un mythe apparu au XIVe siècle, création des Incas afin de conduire leurs oppresseurs à leur perte. Alors qu’Aguirre a pour mission de servir les intérêts de Pizzaro, il organise la fronde : il rêve de l’Eldorado, de lucre, de puissance, et de fonder une dynastie avec sa propre fille.

Le tournage du film participe à sa mythologie. Derrière la magie des décors naturels se cache leur dangerosité. Herzog ambitionne de tourner, en conditions réelles, dans les rapides les plus risqués du monde. L’équipe est exsangue. Et il y a les colères de Klaus Kinski, homériques. Les menaces, à grand renfort de fusils, entre l’acteur et le cinéaste fusent. Le tournage devient épreuve initiatique. Le comédien est fasciné par la jungle et transcendé par ce rôle à la démesure de son talent. Ce personnage mégalomane et autodestructeur ne pouvait rêver incarnation plus forte que celle d’un Kinski au regard halluciné.

Porté par un sincère goût du risque et un certain mysticisme de la création, Werner Herzog signe une lente procession vers la mort. Les eaux troubles, la faune, la soif du lucre, autant d’éléments qui ourdissent un maléfice sourd. Bourdonnement confus, chants d’oiseaux, le film est une fièvre dans des paysages en transe. « Chacun a éprouvé ces sensations fiévreuses, où l'on perçoit parfaitement, avec une précision accrue, l'univers dont on est entouré, tout en s'y sentant étranger, lointain, comme désintéressé. Le rêve de conquête se heurte à la réalité de la jungle. Mais à son tour, cette réalité est investie, déformée par le rêve même de la nature, comme par une rouille qui ronge tout. “À la fin d'Aguirre, ce n'est plus la jungle, les arbres; c'est un rêve de jungle, de flèches, d'êtres fiévreux. ” » (Emmanuel Carrère citant Werner Herzog, Werner Herzog, Edilig, 1982)

Aguirre, la colère de Dieu (Aguirre, der Zorn Gottes)
République fédérale d'Allemagne, 1972, 1h35, couleurs, format 1.37

Réalisation & scénario Werner Herzog
Photo Thomas Mauch
Musique Popol Vuh
Montage Beate Mainka-Jellinghaus
Effets spéciaux Juvenal Herrera, Miguel Vasquez
Production Werner Herzog, Hans Prescher, Werner Herzog Filmproduktion, Hessischer Rundfunk

Interprètes Klaus Kinski (Don Lope de Aguirre), Helena Rojo (Inez de Atienza), Del Negro (le frère Gaspar de Carvajal), Ruy Guerra (Don Pedro de Ursua), Peter Berling (Don Fernando de Guzman), Cecilia Rivera (Flores de Aguirre), Daniel Farfán, Alejandro Chavez, Antonio Marquez, Julio Martinez, Alejandro Repulles (des Indiens)

Sortie en République fédérale d'Allemagne 29 décembre 1972
Présentation au Festival de Cannes 16 mai 1973
Sortie en France 26 février 1975

Restauration 4K par le Werner Herzog Office 
Ressortie en novembre 2025 par Potemkine Films.
Le film est labellisé Lumière Classics, qui récompense les plus belles restaurations de l’année.
Remerciements au distributeur Potemkine Films

Film ayant reçu le label
Lumiereclassics Logo

 

 

 

ACHAT di 12 11h15 - Comœdia
En présence de Costa-Gavras
ACHAT lu 13 18h30 - UGC Astoria
En présence de Laurent Delmas (journaliste et critique de cinéma, auteur, ambassadeur Lumière 2025)
ACHAT je 16 11h - Lumière Terreaux
ACHAT di 19 16h15 - Pathé Bellecour



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