Astérix : Le Domaine des dieux

Le festival Lumière pour les enfants : Astérix !

Nous sommes en 50 avant Jésus-Christ. Toute la Gaule est occupée par les Romains, à l’exception d’un village peuplé d’irréductibles Gaulois qui résiste encore et toujours à l’envahisseur. Exaspéré par la situation, Jules César décide de changer de tactique : puisque son armée est incapable de s’imposer par la force, c’est la civilisation romaine elle-même qui saura séduire ces barbares Gaulois. Il fait donc construire à côté du village un domaine résidentiel luxueux destiné à des propriétaires romains : « Le Domaine des dieux ».

Le village des célèbres Gaulois était déjà cerné par les hommes de César, ici, le voici assiégé par la civilisation romaine. Le plan : les villageois s’adaptent ou disparaissent. Rapidement les sirènes du confort et de la cupidité font leur effet : le village devient peu à peu une attraction touristique pour Romains en recherche d’exotisme… Astérix : Le Domaine des dieux – pourtant adapté d’un album de 1971 – trouve écho dans l’actualité, abordant les thèmes de l’urbanisation, du tourisme de masse, de la déforestation, mais aussi des mouvements sociaux, autant d’allusions évidemment portées par des dialogues ciselés et anachroniques.

Pour servir cette première adaptation animée en volume de l’œuvre de Goscinny et Uderzo, un duo de réalisateurs se met en place : d’un côté, Louis Clichy, diplômé des Gobelins, et ancien animateur dans les studios Pixar (particulièrement sur WALL-E et Là-haut) ; de l’autre, Alexandre Astier, comédien, réalisateur et scénariste, auteur, entre autres, de la célèbre série Kaamelot. Comme le souligne le critique Théo Ribeton, « derrière sa surcouche de cynisme, [Alexandre Astier] a toujours eu pour soubassement une gaudriole à la bonne franquette, un goût des grincheux et des copains, bref, une fibre goscinnienne à peine voilée. » (Les Inrocks, 26 novembre 2014) L’association fonctionne à plein régime et modernise l’allure globale pour séduire un public plus jeune, tout en gardant le sel de l’œuvre initiale. Astérix retrouve d’ailleurs sa voix originelle, celle de Roger Carel qui reprend du service à 87 ans.

« Comme pour la Mission Cléopâtre d’Alain Chabat, la réussite de ce Domaine des dieux tient à la rencontre entre une approche respectueuse du matériel d’origine et le regard d’un auteur qui aura su apporter un univers fort et cohérent, et trouver une écriture et une langue capable de se fondre dans celles de René Goscinny, et de s’en nourrir. Salué par la critique, Le Domaine des dieux est le plus grand succès public des adaptations animées des aventures d’Astérix. » (Goscinny et le cinéma, RNM / Cinémathèque française, 2017)