Au XVIIIe siècle, Redmond Barry (Ryan O'Neal), un jeune Irlandais, est contraint de quitter sa terre natale après avoir vaincu en duel un officier anglais qui courtisait la fille dont il est épris. Dépouillé par des contrebandiers, il est enrôlé dans différentes armées. Déterminé à s’élever dans l’échelle sociale, Barry épouse la Comtesse de Lyndon (Marisa Berenson), riche veuve. Sa recherche de puissance va alors causer sa perte.
Après – entre autres – Spartacus (1960), 2001 l’odyssée de l’espace (1968) et Orange Mécanique (1971), Stanley Kubrick signe, avec Barry Lyndon, son dixième film. Adapté du roman La Chance de Barry Lyndon de William Makepeace Thackeray, il est qualifié de chef-d’œuvre dès sa sortie en salles. Ce voyage initiatique dépeint, sous des images poudrées et ses costumes somptueux, une époque cruelle et violente. Redmond Barry, jeune arriviste, intrigue et voyage de cour en cour jusqu’à sustenter sa soif d’argent et de pouvoir en épousant la Comtesse de Lyndon. Subissant les événements d’une époque troublée par la Guerre de sept ans, Barry est un héros tragique. Naïf, lâche et violent, il comprend que la trahison sera la clef pour réussir.
Composé en deux parties distinctes, le film montre l’ascension de Barry qui devient maître des duels, armés ou intimes. Sa chute, tout au long de la seconde partie, n’en est alors que plus violente.
Les plans sont composés comme des tableaux de Gainsborough, soulignant le raffinement et la superficialité du siècle des Lumières. Les paysages, la lumière (tantôt voilée par une brume matinale, tantôt révélée par le seul biais de bougies), tout souligne la richesse des couleurs et des plans. L’immersion visuelle et sonore dans le XVIIIe siècle – la BO puisée dans le répertoire baroque – permet pourtant à Kubrick d’aborder des sujets universels et intemporels, irriguant toute son œuvre.
« Cette plongée dans le passé ne vise rien de moins qu’une représentation du monde : amour, guerre, famille, ambition sociale, déclin et mort. Œuvre philosophique comme tous les films du cinéaste, Barry Lyndon porte à son extrême les recherches esthétiques et picturales de Kubrick pour aboutir à une beauté autre, expression ultime du désespoir de son auteur et de la vanité de toutes choses. » (Michel Ciment, Positif n°375-376, mai 1992)
Barry Lyndon
États-Unis, Royaume-Uni, Irlande, 1975, 3h04, couleurs, format 1.66
Réalisation & scénario Stanley Kubrick, d’après le roman éponyme de William Makepeace Thackeray
Photo John Alcott
Musique The Chieftains, Johann Sebastian Bach, Frédéric Le Grand, Georg Friedrich Haendel, Wolfgang Amadeus Mozart, Giovanni Paisiello, Franz Schubert, Antonio Vivaldi…
Montage Tony Lawson
Décors Ken Adam, Roy Walker
Costumes Milena Canonero, Ulla-Britt Søderlund
Production Stanley Kubrick, Peregrine, Hawk Films, Warner Bros.
Interprètes Ryan O'Neal (Barry Lyndon / Redmond Barry), Marisa Berenson (Lady Lyndon), Patrick Magee (The Chevalier), Hardy Krüger (le capitaine Potzdorf), Steven Berkoff (Lord Ludd), Gay Hamilton (Nora Brady), Marie Kean (la mère de Barry), Diana Körner (Lischen), Murray Melvin (le révérend Runt)
Sortie aux États-Unis et au Royaume-Uni 18 décembre 1975
Sortie en France 8 septembre 1976
Restauration 4K par Warner à partir des négatifs originaux.
Remerciements à Park Circus
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