1963. La guerre a pris fin en Algérie dont l’indépendance a été proclamée. L’OAS a été décimée, pourtant trois dirigeants ont pris la relève, bien décidés à tuer le général de Gaulle. Depuis Vienne où ils se sont réfugiés, ils engagent un tueur professionnel : le Chacal (Edward Fox) accepte la mission contre 500 000 dollars et à la condition expresse de travailler seul.
C’est sur le bureau du producteur britannique John Woolf que Fred Zinnemann découvre le roman The Day of the Jackal de Frederick Forsyth. Alors que celui-ci n’est pas encore publié, le producteur a déjà acheté les droits. Zinnemann dévore l’ouvrage en une nuit et décide de réaliser l’adaptation. Mélange de fiction et de faits réels, le roman de Forsyth, journaliste pour Reuters et la BBC, s’inscrit dans un contexte politique, où complots et projets d’attentats sont autant de faits historiques.
Au lendemain de l’attentat du Petit-Clamart, une attaque se prépare. Afin de financer le projet et régler les 500 000 dollars demandés par le tueur, les membres de l’OAS cambriolent des banques, assez nombreuses pour mettre la police en alerte. Le projet d’attentat est mis au jour, mais on ne sait rien de son exécutant : qui est le Chacal ? Une chasse à l’homme s’organise, toutes les polices européennes sont aux aguets. En France, une partie d’échecs se joue entre le Chacal et le commissaire Lebel (Michael Londsdale). Film politico-policier, Chacal estun récit haletant sans temps mort. Malgré une fin connue à l’avance (De Gaulle n’est pas assassiné), le suspense ne faiblit pas.
Si à l’étranger on souligne l’objectivité du traitement, en France, des voix s’élèvent contre le manque de prise en compte par Fred Zinnemann du contexte historique et des implications idéologiques. Mais ce qui plaisait à Zinnemann dans cette adaptation était de faire un film visuel, peu bavard, à l’image de son personnage principal dont on ne saura rien. Le cinéaste l’imagine en aristocrate britannique « ayant mal tourné », un homme solitaire comme beaucoup de ses héros, mais ici sans conscience. Le choix de confier le rôle à Edward Fox, peu connu, est aussi contesté par certains, qui auraient préféré une star de type James Bond…
Quelques années plus tard, analysant le film à l’aune de la carrière de Fred Zinnemann, Jean-Pierre Coursodon et Bertrand Tavernier soulignent : « Tout ce qui tourne autour du personnage (froid, méticuleux) d’Edward Fox, s’accorde parfaitement avec l’écriture dédramatisée, "objective", soigneuse qui caractérise le réalisateur ». (50 ans de cinéma américain, Omnibus, 1995)
Chacal (The Day of the Jackal)
Royaume-Uni, France, 1973, 2h23, couleurs, format 1.85
Réalisation Fred Zinnemann
Scénario Kenneth Ross, d'après le roman éponyme de Frederick Forsyth
Photo Jean Tournier
Musique Georges Delerue
Montage Ralph Kemplen
Décors Willy Holt, Ernest Archer
Costumes Joan Bridge, Rosine Delamare, Elizabeth Haffenden
Production John Woolf, David Deutsch, Julien Derode, Warwick Film Productions, Universal Productions France
Interprètes Edward Fox (le Chacal), Michael Lonsdale (le commissaire Claude Lebel), Delphine Seyrig (Colette de Montpellier), Michel Auclair (le colonel Rolland), Olga Georges-Picot (Denise), Eric Porter (le colonel Rodin), Tony Britton (l'inspecteur Thomas), Cyril Cusack (Gozzi, l'armurier), Alan Badel (le Premier Ministre), Derek Jacobi (Caron), Adrien Cayla-Legrand (le général de Gaulle)
Sortie au Royaume-Uni 15 juin 1973
Sortie en France 12 septembre 1973
Remerciements à Universal Pictures USA qui a fabriqué le DCP VOSTF en exclusivité pour le festival Lumière
Remerciements au distributeur Park Circus et à Universal Pictures USA
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