Toto (Salvatore Cascio), orphelin de père, grandit juste après la guerre dans un petit village de Sicile. Enfant de chœur à l’église, il passe ses journées au cinéma Paradiso, salle paroissiale où le curé vient censurer les films avant leur diffusion, faisant couper les scènes trop osées. Toto se lie d’amitié avec le projectionniste Alfredo (Philippe Noiret) qui lui enseigne le métier.
Né en 1956, Giuseppe Tornatore s’intéresse très jeune au théâtre et à la mise en scène. Il travaille d’abord comme photographe indépendant, puis tourne plusieurs films pour la RAI, dont un documentaire sur les minorités ethniques en Sicile. Il consolide son expérience technique en dirigeant la seconde équipe de Cent jours à Palerme de Giuseppe Ferrara, puis réalise Il camorrista, d’après un livre de Giuseppe Marrazzo.
Pour son deuxième long métrage, Giuseppe Tornatore livre une évocation personnelle de son rapport au 7e art. Revenant tourner en Sicile où il a passé son enfance, il se plaît à recréer une époque où le cinéma était un loisir populaire, une distraction qui rassemblait des spectateurs de toutes sortes, ouvrant une fenêtre sur l’imaginaire.
Alternant comédie et mélodrame, Cinema Paradiso saisit avec tendresse l’émerveillement de Toto face à l’écran, sa curiosité devant les chutes de pellicule qu’il fait défiler entre ses doigts. La cabine de projection est un refuge magique autant qu’un lieu de transmission. Hommage vibrant aux salles obscures menacées de fermeture, le film accompagne la naissance d’une vocation, puisque Toto, une fois adulte, devient cinéaste sous les traits de Jacques Perrin. De La Terre tremble aux Bas-fonds, de La Chevauchée fantastique à Et Dieu créa la femme, de nombreux extraits de classiques viennent jalonner cette ode à la cinéphilie.
Servi par une musique originale d’Ennio Morricone, Cinema Paradiso connaît un triomphe international. L’interprétation de Philippe Noiret est partout saluée, tandis que le jeune Salvatore Cascio attire la sympathie par son espièglerie. Ovationné lors de sa présentation au Festival de Cannes, où il reçoit le Grand prix du jury, le film divise malgré tout la critique. Si certains lui reprochent son excès de nostalgie, beaucoup tombent sous le charme de ce récit d’apprentissage, conté avec chaleur et générosité.
« Tornatore ne manque pas d’humour. Ses scènes villageoises sont croquées de manière exquise et on s’amuse beaucoup à voir La Grande Illusion doublée en italien, les bourgeois des fauteuils du balcon cracher sur le bas-peuple de l’orchestre, les gamins jouer des tours pendables dans cette salle qui date du temps où le cinéma était une sortie comme le café ou le stade, et non comme une communion silencieuse devant une œuvre d’art qui impose le respect. » (Jean Roy, L’Humanité, 22 mai 1989)
Cinema Paradiso (Nuovo Cinema Paradiso)
Italie, 1988, 2h05, couleurs, format 1.66
Réalisation Giuseppe Tornatore
Scénario Giuseppe Tornatore, avec la collaboration de Vanna Paoli
Photo Blasco Giurato
Musique Ennio Morricone
Montage Mario Morra
Décors Andrea Crisanti
Costumes Beatrice Bordone
Production Franco Cristaldi, Giovanna Romagnoli, Cristaldifilm, Les Films Ariane, TF1 Films Production, Rai Tre
Interprètes Philippe Noiret (Alfredo), Salvatore Cascio (Salvatore, dit Toto, enfant), Jacques Perrin (Salvatore adulte), Marco Leonardi (Salvatore adolescent), Antonella Attili (Maria jeune), Leopoldo Trieste (le père Adelfio), Enzo Cannavale (Spaccafico), Nicola Di Pinto (l’idiot du village), Isa Danieli (Anna), Pupella Maggio (Maria adulte), Agnese Nano (Elena adolescente), Brigitte Fossey (Elena adulte)
Sortie en Italie 17 novembre 1988
Présentation au Festival de Cannes 21 mai 1989
Sortie en France 20 septembre 1989
Restauration Luce Cinecitta et Cinémathèque de Bologne au laboratoire L’Immagine Ritrovata, avec le soutien de Dolce & Gabbana
Remerciements au distributeur Les Acacias
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