Call-girl à Manhattan, Claudia Draper (Barbra Streisand) est accusée du meurtre d’un de ses clients. Pour lui éviter la prison, ses parents souhaitent qu’elle soit déclarée irresponsable par des psychiatres et transférée dans un asile. Claudia réfute cette version des faits et veut plaider la légitime défense devant le tribunal. Elle compte sur Aaron Levinsky (Richard Dreyfuss), son avocat commis d’office, pour la soutenir dans son combat.
« Ritt est un habitué des causes généreuses et des personnages positifs qui se battent contre un milieu hostile. De ce point de vue, Nuts s’inscrit dans le droit fil de son œuvre. Le film vise à l’efficacité. Quelques images en flash-back exceptées, la mise en scène isole les personnages dans la salle du tribunal déserte et solennelle, se resserre autour de leurs échanges, épouse les aléas d’un combat dont l’enjeu est la vérité en même temps que la dignité. » (Jacques Chevallier, La Revue du cinéma n°435, février 1988)
Tiré d’une pièce de théâtre de Tom Topor, Cinglée s’inscrit dans le genre très codifié du film de prétoire, avec ses joutes oratoires, ses interrogatoires, ses débats contradictoires, ses pics de tension et l’attente du verdict. Le scénario retrace l’affrontement entre une femme, son entourage et la justice, soulevant au passage d’importantes questions sociales, notamment le problème de l’internement abusif.
Impliquée très vite dans le projet, dont elle est à la fois l’actrice principale, la compositrice et la productrice, BarbraStreisand a fait appel à Martin Ritt pour réaliser Cinglée après le désistement de Mark Rydell. Les rapports entre le cinéaste et la comédienne n’ont pas été un long fleuve tranquille, BarbraStreisand souhaitant garder le contrôle sur de nombreux aspects du film, dont la distribution. Martin Ritt est néanmoins parvenu à faire entendre ses vues et se plaît à diriger Richard Dreyfuss en avocat pugnace, Eli Wallach en médecin têtu, ou Karl Malden en beau-père incestueux, dont l’hypocrisie finira par éclater au grand jour.
Trop démonstratif selon certains critiques, Cinglée prend fait et cause pour Claudia, victime d’abus dans son enfance, et que sa famille cherche à faire passer pour folle. La salle d’audience devient alors le cadre d’une libération cathartique, qui redonne à l’héroïne le pouvoir sur son existence.
« La composition de BarbraStreisand, qui occupe l’écran en permanence, est éblouissante. Elle retrouve la jeunesse, la beauté, l’émotion de l’un de ses plus grands rôles, celui qu’elle tient dans Nos plus belles années de Sidney Pollack. » (François Quenin, Cinéma n°431, mars 1988)
Cinglée (Nuts)
États-Unis, 1987, 1h56, couleurs, format 1.85
Réalisation Martin Ritt
Scénario Tom Topor, Darryl Ponicsan, Alvin Sargent, d’après la pièce Nuts de Tom Topor
Photo Andrzej Bartkowiak
Musique BarbraStreisand
Montage Sidney Levin
Décors Joel Schiller
Costumes Joe I. Tompkins
Production Barbra Streisand, Martin Ritt, Warner Bros., Barwood Films
Interprètes Barbra Streisand (Claudia Draper), Richard Dreyfuss (Aaron Levinsky), Maureen Stapleton (Rose Kirk), Karl Malden (Arthur Kirk), Eli Wallach (le docteur Herbert A. Morrison), Robert Webber (Francis MacMillan), James Whitmore (le juge Stanley Murdoch), Leslie Nielsen (Allen Green), William Prince (Clarence Middleton)
Sortie aux États-Unis 11 décembre 1987
Sortie en France 2 mars 1988
Diffusion en copie 35mm
Remerciements à Park Circus
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