Au printemps 1932, l'Engadine dans les Alpes suisses n'est encore fréquentée que par une poignée de touristes, fraichement convertis aux joies de l'alpinisme. Le docteur Douglas Meredith (Sean Connery) et sa compagne Kate (Betsy Brantley) ont choisi cette région idyllique pour passer cinq jours de vacances à l'écart du monde, et tenter d'oublier le remords qui les hante depuis le premier jour de leur histoire. Dès leur arrivée, l'aubergiste leur présente leur guide Johann (Lambert Wilson). Une gêne étrange surgit aussitôt entre Johann et Kate, qui s'accentue dès la première sortie du trio.
Dernier film de Fred Zinnemann, Cinq jours, ce printemps-là a pour lui quelque chose d’infiniment personnel. D’origine autrichienne, il est fasciné par la montagne, qu’il a beaucoup côtoyée et qu’il considère comme « une réalité vivante ». Certains verront dans cette dernière œuvre, librement inspirée d’une nouvelle de l’Américaine Kay Boyle découverte par Zinnemann dans sa jeunesse, un film-testament. Ce qui est certain est qu’il était cher à son auteur, tel un héritage du cinéma documentaire, là où tout a commencé pour lui.
Évidemment, le tournage fut difficile ; la topologie des lieux et le climat compliquent tout, mais à l’image, seuls apparaissent la beauté des espaces, le silence et le mystère qu’on se fait de l’expérience de l’alpinisme dans les années 30. Le cinéaste choisit la modestie, celle de la mise en scène, mais aussi du traitement de l’histoire. Reprenant un thème qui aura irrigué toute sa carrière – la crise de conscience –, il traite d’un triangle amoureux, mais aussi d’un amour interdit. Le personnage de Kate se libère ici d’une obsession d’enfance pour Douglas. Une scène surréaliste, bouleversante, met particulièrement au jour la dévotion amoureuse, la fidélité hors norme à une histoire rêvée : après des décennies d’attente, la montagne rend à une vieille femme le corps intact de son jeune fiancé disparu à la veille du mariage ; elle n’a jamais eu aucune autre histoire.
« Il y a, dans l'histoire d'amour entre Douglas et Kate, un mensonge caché, une fausseté que le jeune guide ne peut s'empêcher de pointer. À partir du moment où cette apparence d'amour est dévoilée pour ce qu'elle est, le film bascule: la montagne, jusque-là proie facile de trois marcheurs, devient méchante, dangereuse. Elle s'offre de plus en plus comme un défi aux deux hommes, elle les appelle pour une épreuve finale. Elle joue son rôle, qui est de ne pas permettre à tous ceux qui la défient de s'en sortir vivants. » (Serge Toubiana, Cahiers du cinéma n°345, mars 1983)
Cinq jours, ce printemps-là (Five Days One Summer)
États-Unis, 1982, 1h49, couleurs, format 1.85
Réalisation Fred Zinnemann
Scénario Michael Austin, d’après la nouvelle Maiden, maiden de Kay Boyle
Photo Giuseppe Rotunno
Musique Elmer Bernstein
Montage Stuart Baird
Décors Willy Holt
Costumes Emma Porteous
Production Fred Zinnemann, The Ladd Company, Warner Bros.
Interprètes Sean Connery (Douglas Meredith), Betsy Brantley (Kate), Lambert Wilson (Johann Biari), Jennifer Hilary (Sarah Meredith), Isabel Dean (la mère de Kate), Gérard Buhr (Brendel), Anna Massey (Jennifer Pierce), Sheila Reid (Gillian Pierce)
Sortie aux États-Unis 12 novembre 1982
Sortie en France 16 février 1983
Projection d’une copie unique des collections de l’Institut Lumière en 35mm non sous-titrée.
Remerciements au distributeur Warner Bros.
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