Ayako Takigawa (Ayako Wakao) part gravir une montagne avec son mari Ryokichi (Eitaro Ozawa) et son ami Osamu Koda (Hiroshi Kawaguchi). La sortie vire au drame. Suspendue dans le vide, Ayako doit, pour survivre, couper la corde qui la rattache à son époux, projetant celui-ci dans le vide. Accusée de meurtre avec préméditation, Ayako comparaît au tribunal où sa vie personnelle va être scrutée en détail.
© The Jokers Films
Yasuzo Masumura naît à Kofu en 1924. Après des études de droit et de philosophie, il reçoit une bourse pour étudier au Centre expérimental du cinéma de Rome. À son retour au Japon, il travaille comme assistant réalisateur, notamment sur les trois derniers films de Kenji Mizoguchi. En 1957, il passe derrière la caméra et signe coup sur coup Les Baisers, Jeune fille sous le ciel bleu et Courant chaud, qui marquent par leur fraîcheur et leur modernité de ton. À partir de cette période, Masumura enchaîne trois ou quatre films par an. Sous contrat avec la compagnie Daiei, il parvient à développer une œuvre personnelle, apparaissant comme un précurseur de la nouvelle vague japonaise qui voit émerger des cinéastes comme Nagisa Oshima et Shohei Imamura.
Confessions d’une épouse s’ouvre par le gros plan d’un journaliste prêt à braquer sa caméra devant une salle d’audience. Masumura nous invite à suivre le procès d’une femme, contrainte pour se défendre d’exposer son intimité. Ayako a-t-elle voulu se débarrasser sciemment de son mari, un homme brutal qui la maltraitait ? Quels sentiments éprouve-t-elle pour l’ami qui les accompagnait ? Pourquoi avait-elle un couteau ce jour-là ? Autant de questions visant à sonder l’âme de l’héroïne. Masumura joue sur l’ambiguïté du comportement d’Ayako pour semer le trouble dans la conscience du spectateur. Il souligne aussi combien elle est constamment soumise au jugement d’autrui, son infidélité supposée faisant jaser. Par des cadrages oppressants, Masumura la filme comme écrasée par le regard de la société. L’actrice Ayako Wakao, qui tournera dans la plupart des films du cinéaste jusqu’en 1969, témoigne ici d’une grande palette de jeu. « Ayako Wakao sait parfaitement jouer de sa beauté douce et exprimer les ambivalences de ses relations sociales ou sexuelles avec des hommes que Masumura considère comme faibles et veules, face à une femme qui puise sa force dans le désir intransigeant qu’elle leur inspire. » (Max Tessier, Positif n°369, novembre 1991)
Confessions d’une épouse (Tsuma wa kokuhaku suru)
Japon, 1961, 1h32, noir et blanc, format 1.37
Réalisation Yasuzo Masumura
Scénario Masato Ide, d’après un roman de Masaya Maruyama
Direction artistique Takesaburo Watanabe
Photo Setsuo Kobayashi
Musique Riichiro Manabe
Montage Tatsuji Nakashizu
Production Daiei Studios
Interprètes Ayako Wakao (Ayako Takigawa), Hiroshi Kawaguchi (Osamu Koda), Eitaro Ozawa (Ryokichi Takigawa), Haruko Mabuchi (Rie Munakata), Jun Negami (Sugiyama, l’avocat), Hideo Takamatsu (Kasai, le procureur général)
Sortie au Japon 29 octobre 1961
Restauration 4K présentée en exclusivité pour le festival Lumière.
Sortie vidéo en DVD-Blu-ray le 23 octobre par The Jokers Films, en vente en exclusivité au village du festival.
Remerciements au distributeur The Jokers Films
Film ayant reçu le label
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