En 1928, Marjorie Kinnan Rawlings (Mary Steenburgen) quitte son mari journaliste et sa vie mondaine à New York pour mieux se consacrer à sa vocation littéraire. Elle s’installe seule en Floride, où elle a fait l’acquisition d’une propriété dotée d’une orangeraie. Dans cette maison à l’écart de tout, elle commence par écrire des romans gothiques, mais son éditeur la pousse à changer de style et à s’inspirer de son quotidien. Marjorie regarde son environnement d’un œil nouveau.

Romancière au ton singulier, Marjorie Kinnan Rawlings a connu le succès grâce à son livre Jody et le faon, Prix Pulitzer 1939 et porté à l’écran par Clarence Brown. Derrière la popularité de cet ouvrage, devenu un classique pour la jeunesse, se cache une écrivaine au destin original, qui a su changer de vie pour conquérir son indépendance et affiner son talent. Ses mémoires retiennent l’attention du producteur Robert B. Radnitz, qui en achète les droits et contacte Martin Ritt, son ami de longue date, pour en assurer la mise en scène après la finalisation du scénario.
Tourné principalement en décors naturels, Cross Creek raconte l’installation en Floride de l’autrice, qui tourne le dos à ses habitudes citadines pour se lancer avec persévérance et audace dans la remise en état d’une plantation à l’abandon. Dans cet endroit reculé, au milieu des bayous et d’une jungle infestée de serpents, Marjorie apprend petit à petit à connaître ses voisins, qui lui fournissent bientôt la matière première de ses récits. Martin Ritt capte avec sensibilité l’évolution de son héroïne, qui s’approprie le monde où elle a élu domicile. Il confie le rôle principal à Mary Steenburgen, actrice vue chez Milos Forman (Ragtime, 1981) et Woody Allen (Comédie érotique d’une nuit d’été, 1982), dont il loue l’interprétation : « C’était un rôle difficile à tenir. Pendant la majeure partie du film, Marjorie se contente en effet d’observer ; comme la plupart des artistes, elle s’imprègne d’une réalité qu’elle transfigurera plus tard dans la fiction. Ce genre de prestation demande une certaine maturité, une grande confiance en soi-même. »
Présenté en compétition au Festival de Cannes, Cross Creek ne rencontre qu’un faible écho mais son élégance et son doux classicisme séduisent malgré tout une partie de la critique : « Marjorie est un film qui rend un son authentique. Il dégage un charme. […] Et le grand mérite de Martin Ritt est de dérouler devant nous cette histoire sans à-coup, avec cette espèce de sérénité panthéiste qui n’appartient qu’à certains romans anglo-saxons. » (Claude-Marie Trémois, Télérama, 12 juin 1985)
Cross Creek / Marjorie (Cross Creek)
États-Unis, 1983, 2h, couleurs, format 1.85
Réalisation Martin Ritt
Scénario Dalene Young, d’après les mémoires Cross Creek de Marjorie Kinnan Rawlings
Photo John A. Alonzo
Musique Leonard Rosenman
Montage Sidney Levin
Décors Walter Scott Herndon
Costumes Joe I. Tompkins
Production Robert B. Radnitz, Terry Nelson, Thorn EMI Screen Entertainment, Universal Pictures
Interprètes Mary Steenburgen (Marjorie Kinnan Rawlings), Rip Thorn (Marsh Turner), Peter Coyote (Norton Baskin), Dana Hill (Ellie Turner), Alfre Woodard (Geechee), Joanna Miles (Mrs. Turner), Ike Eisenmann (Paul), Cary Guffey (Floyd Turner), Malcolm McDowell (Maxwell Perkins)
Présentation au Festival de Cannes 16 mai 1983
Sortie aux États-Unis 21 septembre 1983
Sortie en France 12 juin 1985
Création du DCP VOSTF par Studiocanal en exclusivité pour le festival Lumière.
Remerciements à Studiocanal et au distributeur Tamasa
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