Au collège de Mérémont, établissement huppé, une jeune fille est retrouvée morte. Ligotée sur son lit, elle a été étranglée. Chargé de l’enquête, l’inspecteur Marco (Jean Marais) mène sa première affaire. Les autres élèves prétendent n’avoir rien aperçu durant la nuit du crime. Procédant à une reconstitution, Marco comprend qu’elles en savent forcément plus. Il utilise son charme pour les faire parler.
Avant de venir au cinéma, Henri Decoin exerce divers métiers. Il est aviateur durant la Première Guerre mondiale, puis devient journaliste sportif. Il écrit pour le théâtre et rédige les scénarios de plusieurs films muets. Il passe à la réalisation en 1933 avec Toboggan. Au fil de sa carrière, qui s’étend sur trente ans, Decoin se révèle un artisan du cinéma populaire, capable de s’illustrer avec efficacité dans des genres différents. Il contribue à l’immense popularité de son épouse Danielle Darrieux, qu’il dirige à cinq reprises entre 1936 et 1941.
Dortoir des grandes est une comédie policière dans laquelle la résolution de l’énigme compte moins que l’atmosphère générale, où de noirs secrets se cachent derrière une façade de luxe. L’intrigue est tirée d’un roman de Stanislas André-Steeman, un auteur belge qui a déjà inspiré Henri-Georges Clouzot pour L’Assassin habite au 21 et Quai des Orfèvres. Decoin joue avec malice sur le trouble semé par l’irruption de Jean Marais au milieu d’un groupe de jeunes filles moins innocentes qu’elles n’en ont l’air. L’acteur, plutôt habitué aux rôles graves, se laisse entraîner dans la ronde avec un charme pétillant. Pour l’entourer, Decoin a organisé un immense casting auprès des écoles d’art dramatique : six cents candidates ont été auditionnées pour trouver parmi elles les pensionnaires du collège de Mérémont.
Le film vaut aussi pour sa galerie de seconds rôles. Denise Grey campe une directrice soucieuse de ne pas entacher l’image de son institution. Jouant une serveuse d’hôtel dont le témoignage sera capital, Jeanne Moreau laisse entrevoir le talent qui fera d’elle une grande vedette, tandis que Louis de Funès incarne un photographe au comportement suspect.
« Une intrigue fertile en rebondissements, des dialogues amusants, des interprètes qui jouent le jeu sans tricher font de cette comédie policière un film sans prétention qui sort de la banalité. » (Paul Grangeon, Les Lettres françaises, 17 septembre 1953)
Dortoir des grandes
France, 1953, 1h42, noir et blanc, format 1.37
Réalisation Henri Decoin
Assistant réalisation Michel Deville
Scénario François Chalais, Henri Decoin, Jacques Natanson, d’après le roman Dix-huit fantômes de Stanislas André-Steeman
Photo Robert Lefebvre
Musique Georges Van Parys
Montage Denise Reiss
Décors René Renoux
Costumes Rosine Delamare
Production Raymond Eger, Compagnie Française Cinématographique, Films EGE
Interprètes Jean Marais (l’inspecteur Désiré Marco), Françoise Arnoul (Aimée de La Capelle), Denise Grey (Madame Hazard-Habran, la directrice), Jeanne Moreau (Julie), Dany Carrel (Bettina de Virmant), Noël Roquevert (Émile, l’aubergiste), Line Noro (Mademoiselle Tournesac, la surveillante), Louis de Funès (le photographe Triboudot)
Sortie en France 16 août 1953
Restauration 4K pour Gaumont par GP Archives à partir des négatifs nitrate image et son, en exclusivité pour le festival Lumière.
Ressortie vidéo au 1er semestre 2025 par Gaumont
Remerciements à Gaumont et à GP Archives
Film ayant reçu le label
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