El Topo

Les invités du festival - Alejandro Jodorowsky / Événements et célébrations : Nuit Alejandro Jodorowsky

Pistolero tout de noir vêtu, El Topo (Alejandro Jodorowsky) parcourt le désert à cheval avec son fils (Brontis Jodorowsky). Il débarque dans une ville jonchée de cadavres suite à un massacre. El Topo tue les criminels et repart avec la jeune Mara (Mara Lorenzio), qui le pousse à se confronter aux quatre maîtres d’armes du désert. 

Alejandro Jodorowsky naît en 1929 à Iquique au Chili, de parents russes. Artiste total, sa vie emprunte divers chemins. Il suit à Santiago des études de philosophie et de psychologie, puis s’illustre dans le cirque et le théâtre de marionnettes. En 1953, il se rend à Paris où il travaille avec le mime Marceau. Il se rapproche des surréalistes et crée en 1962 le groupe Panique avec ses amis Fernando Arrabal et Roland Topor, montant notamment des happenings. Jodorowsky s’installe ensuite au Mexique, où il met en scène de nombreuses pièces, tout en se lançant dans la bande dessinée. Il réalise en 1967 son premier film, Fando et Lis, qui pose en noir & blanc les bases de son univers fantasmagorique, suivant deux amoureux à la recherche d’une cité mythique.

Puisant son inspiration à de multiples sources, Jodorowsky bâtit dans El Topo un monde étrange qui résiste à toute classification, ouvre la porte à des interprétations variées. Surgissant de nulle part, sans origine ni passé, El Topo demeure un personnage mystérieux. Est-ce un justicier solitaire, un ange exterminateur, un dieu vengeur ? Le film accompagne son voyage initiatique, dont chaque étape donne lieu à des confrontations insolites. Visuellement inspiré, El Topo s’avère riche en symboles, disséminés au gré de séquences d’une grande force plastique. Paysages somptueux, êtres difformes, sang coulant à flots, violence crue, tout contribue à frapper l’imaginaire du spectateur. Lors de sa découverte en France, où il sort après La Montagne sacrée, El Topo divise la critique, fascine ou agace, provoquant des réactions à la mesure de son étrangeté.   

« El Topo est un western baroque et sanglant, mais aussi un trip métaphysique qui ne lésine pas sur les hommages à Glauber Rocha, Sergio Leone, Pasolini, Tod Browning et le théâtre de la cruauté d’Artaud, dans un mélange de mysticisme pop et de religiosité latine qui rencontre un succès monstre auprès des hippies. El Topo inaugurera en Amérique et en Europe la vogue des séances de minuit où se ruent, comme à la messe, les fanatiques de films tels que Phantom of the Paradise ou Eraserhead. » (Olivier Père, Les Inrockuptibles, 12 décembre 2006)