Ennio

Invité d’honneur : Giuseppe Tornatore

Ennio Morricone, compositeur de légende, revient sur sa vie et son œuvre. Il retrace son parcours, de sa formation initiale à son travail auprès des plus grands réalisateurs. Auteur de plus de cinq cents partitions pour le cinéma, Morricone dévoile les coulisses de ses créations, tandis que de nombreux artistes évoquent leur collaboration avec ce génie de la musique.   

Depuis Cinema Paradiso, Giuseppe Tornatore a fait appel pour tous ses films au talent d’Ennio Morricone. Lorsque des producteurs le contactent pour réaliser un documentaire consacré au compositeur, il accepte avec joie, d’autant qu’il sait pouvoir instaurer un climat de confiance avec le maestro. Construit de façon chronologique, Ennio se déploie autour d’un long entretien, dans lequel Morricone parle des moments importants de sa carrière, révèle ses méthodes de travail, livrant certains secrets de fabrication.

Alors qu’il rêve d’être médecin, Morricone est poussé vers la musique par son père trompettiste. Il se forme à l’Académie nationale Sainte-Cécile de Rome où il suit les cours de Goffredo Petrassi. À l’aise dans tous les registres, Morricone écrit des pièces expérimentales, tout comme il crée des arrangements pour des chansons de variété. Sa carrière bascule dans les années 60 lorsqu’il se met à composer pour le cinéma. Ses bandes originales pour Sergio Leone rencontrent un tel succès qu’il devient vite incontournable, traversant plusieurs décennies de cinéma, de Marco Bellocchio à Quentin Tarantino, de Bernardo Bertolucci à Dario Argento. Autant de personnalités qui viennent ici, parmi d’autres, faire part de leurs souvenirs admiratifs. Riche en images d’archives, Ennio restitue avec profondeur l’itinéraire hors norme de Morricone.

« Ce qui rend le film vraiment touchant, c’est la proximité affective que Giuseppe Tornatore réussit à créer avec Morricone. Le cinéaste italien a l’inestimable avantage d’avoir été, dans la dernière partie de la trajectoire du compositeur, un de ses proches et, au passage, un des réalisateurs avec lesquels il a le plus travaillé. Les mots de Morricone, égrenés tout au long du film, nous révèlent pour la première fois le vrai visage d’un homme humble, complexe, exigeant, émotif, farouchement attaché à sa liberté de création. » (Thierry Jousse, Les Inrockuptibles, juillet 2022)