Été 1957. L’empire automobile d’Enzo Ferrari (Adam Driver) traverse une crise, et le couple qu’il forme avec sa femme Laura (Penélope Cruz) est également menacé. L’ancien coureur pousse alors ses pilotes tandis qu’ils s’élancent dans la Mille Miglia, périlleuse course de 1 000 miles à travers l’Italie.
En 2023, Ferrari marque le retour au long métrage de Michael Mann huit ans après Hacker. Un projet de longue date… La légende dit que c’est au cours des années 60 que le cinéaste serait tombé sous le charme d’une Ferrari, modèle 275 GTB, dans les rues de Londres : un choc esthétique qui lui fait envisager de tourner un film sur le fondateur de la firme au cheval cabré. Au début des années 90, la parution récente de Enzo Ferrari : L’Homme et la machine de Brock Yates donne un coup d’accélérateur au projet. Sydney Pollack, à la production, et Michael Mann, à la réalisation, sollicitent Troy Kennedy Martin pour développer un script. Pris par divers autres projets, les deux hommes mettent Ferrari de côté à plusieurs reprises.
Lorsqu’il le tourne enfin, Michael Mann quitte l’anonymat froid des mégalopoles américaines pour plonger dans la Modène des années 50, petite ville italienne où chacun connait les habitudes de l’autre. Entièrement tourné sur place, Ferrari est le portrait resserré sur quelques mois de l’entrepreneur charismatique. Au bord de la faillite suite à ses investissements dans les courses automobiles, mais également au bord de la rupture suite à la découverte par son épouse Laura de sa double vie, il vit une période troublée. Pour autant, le personnage incarné par Adam Driver traverse le film avec un certain détachement, une amorce de fatalité. La vie de Ferrari est un matériau d’une réelle dramaturgie, aux accents opératiques : la trahison, la mort du fils légitime, la maladie, la vitesse, l’accident… Michael Mann signe ici un film d’un classicisme assumé au service d’une histoire hantée par la finitude des choses.
« À 80 ans, Mann signe avec Ferrari son film le plus compact et d'une impressionnante netteté stylistique. S'il a gagné en précision ce qu'il a abandonné en expérimentation (même si, à l'occasion des séquences de courses, il réinvente en quelques plans la mise en scène du genre), c'est qu'il a choisi de recentrer son film sur ses personnages et plus précisément sur ce qui les empêche et les élève à la fois, soit cette contradiction existentielle qui hante ses films depuis toujours. “Comment ces oppositions se finissent-elles dans la plupart de nos vies ?, a déclaré Mann. On s'assied dans un fauteuil, devant la télé, et on meurt sans que rien n'ait été résolu.” » (Jean-Baptiste Thoret, Positif n°757, mars 2024)
Ferrari
États-Unis, 2023, 2h10, couleurs, format 2.39
Réalisation Michael Mann
Scénario Troy Kennedy Martin, d’après l’ouvrage Enzo Ferrari : L’Homme et la machine de Brock Yates
Photo Erik Messerschmidt
Musique Daniel Pemberton ; Orchestra Jazz Dino Olivieri, Monteverdi Choir, Jula De Palma, Wolfgang Amadeus Mozart, Lisa Gerrard et Pieter Bourke
Montage Pietro Scalia
Décors Maria Djurkovic
Costumes Massimo Cantini Parrini
Production John Lesher, Michael Mann, Thorsten Schumacher, Lars Sylvest, P.J. van Sandwijk, Forward Pass, Storyteller Productions, Lady Bacardi Media
Interprètes Adam Driver (Enzo Ferrari), Penélope Cruz (Laura Ferrari), Shailene Woodley (Lina Lardi), Gabriel Leone (Alfonso de Portago), Sarah Gadon (Linda Christian), Jack O'Connell (Peter Collins), Patrick Dempsey (Piero Taruffi), Valentina Bellè (Cecilia Manzini), Giuseppe Festinese (Piero Lardi), Alessandro Cremona (Porter), Derek Hill (Jean Behra)
Présentation à la Mostra de Venise 31 août 2023
Sortie Prime Video – États-Unis 23 janvier 2024
Sortie Prime Video – France 8 mars 2024
Film inédit au cinéma.
Remerciements à Amazon Prime
Ce site nécessite l'utilisation d'un navigateur internet plus récent. Merci de mettre à jour votre navigateur Internet Explorer vers une version plus récente ou de télécharger Mozilla Firefox. :
http://www.mozilla.org/fr/firefox