À Buenos Aires, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, Ballin Mundson (George MacReady), directeur d’une salle de jeu, sauve la vie d’un jeune américain, aventurier et tricheur professionnel, Johnny Farrell (Glenn Ford), puis le prend à son service. Après une courte absence, Ballin revient avec la sublime Gilda (Rita Hayworth) qu’il vient d’épouser. Mais Gilda est l’ancienne maîtresse de Johnny…
S’il est une image mythologique de Rita Hayworth, c’est bien celle de Gilda, en robe fourreau, retirant lascivement ses longs gants. À ce moment-là, aux yeux du monde, Rita est devenue Gilda, la femme fatale, définitivement.
Réalisé par Charles Vidor, qui avait fait jouer l’actrice dans Cover Girl deux ans plus tôt, Gilda a été imaginé par la productrice Virginia Van Upp pour Rita Hayworth. À l’époque, le film est particulièrement mal reçu par la critique française : « idiotie », « sottise », « tout sauf un bon film » … Il faudra peu de temps pour que l’opinion se ravise.
Le film est depuis devenu un chef-d’œuvre du film noir classique, sorti à une époque régentée par le Code Hays. À chaque instant, il le défie. À ce titre, il est exemplaire. Une femme fatale et deux hommes dans l’univers des affaires louches de la Seconde Guerre mondiale. Ici toutes les relations sont perverties et teintées de sadisme, d’amour-haine. Allusif, fiévreux, Gilda est une histoire de passion, de désir, de vengeance. La forte amitié entre Mundson et Farrell, leur pacte de « se tenir à distance des femmes », seront perçus comme ambigus, presque amoureux.
Et il y a Gilda. Dans un magnifique noir & blanc signé Rudolph Maté, dansant seule – superbement –, et révélant aux yeux de tous son désir, elle provoque.
Le film de Charles Vidor affiche des « intentions très précises dans cette atmosphère vénéneuse, dans ces rapports humains pervertis et maniaques, dans ce raffinement quasi abstrait des passions élémentaires, dans ces dialogues toujours allusifs, métaphoriques ou à double sens, dans ces cadrages et ces éclairages minutieusement réglés à des fins symboliques. » (Jean-Pierre Coursodon & Bertrand Tavernier, 50 ans de cinéma américain, Omnibus, 1995)
Lorsque les bombes atomiques sont larguées sur l’atoll de Bikini en 1946, l’une d’elle, nommée Gilda par les soldats, fut flanquée de la photo de l’actrice. Cela pourrait relever de l’anecdote, mais cette objectification désespéra Rita Hayworth, pacifiste acharnée.
Gilda
États-Unis, 1946, 1h50, noir et blanc, format 1.37
Réalisation Charles Vidor
Scénario Marion Parsonnet, Ben Hecht, d’après une histoire de E.A. Ellington
Photo Rudolph Maté
Direction artistique Stephen Goosson, Van Nest Polglase
Musique Morris Stoloff, Doris Fisher, Allan Roberts
Montage Charles Nelson
Décors Robert Priestley
Costumes Jean Louis
Production Virginia Van Upp, Columbia Pictures
Interprètes Rita Hayworth (Gilda), Glenn Ford (Johnny Farrell), George MacReady (Ballin Mundson), Joseph Calleia (Obregon), Steven Geray (Oncle Pio), Joe Sawyer (Casey), Gerald Mohr (le capitaine Delgado), Robert Scott (Gabe Evans)
Sortie aux États-Unis 25 avril 1946
Présentation au Festival de Cannes septembre 1946
Sortie en France 28 mai 1947
Restauration 4K Sony Pictures Entertainment d’après les négatifs originaux.
Remerciements au distributeur Park Circus
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