Quand Frances (Chloë Grace Moretz) trouve un sac à main oublié dans le métro de New York, elle le rapporte à sa propriétaire. C’est ainsi qu’elle rencontre Greta (Isabelle Huppert), veuve esseulée aussi excentrique que mystérieuse. L’une ne demandant qu’à se faire une amie et l’autre fragilisée par la mort récente de sa mère, les deux femmes vont vite se lier d’amitié, comblant ainsi les manques de leurs existences.
« Ce qui m'a séduit dans ce projet, c'est la simplicité de l'intrigue. Une jeune femme, une veuve et un sac à main de cuir vert. L'idée que toute rencontre fortuite puisse aussi bien déboucher sur une amitié réconfortante que donner lieu à l'emprise terrifiante d'une relation obsessionnelle m'a intrigué. Il n'y a ici ni fantômes, ni éléments surnaturels, ni monstres – mais seulement la solitude humaine comme source de toute terreur. Et d'ailleurs, cela comporte en soi sa part de monstruosité. », expliquait Neil Jordan à la sortie de Greta. Le cinéaste irlandais a expérimenté de nombreux genres et son œuvre est éclectique : The Crying Game en 1992, Entretien avec un vampire en 1994 ou encore Michael Collins en 1996, Lion d’or à la Mostra de Venise. Il s’attaque ici au thriller psychologique.
Cela commence comme une comédie new-yorkaise. Dans une ville anonyme où chacun se replie sur lui-même, la rencontre entre Frances et Greta est celle de deux solitudes. Chacune, hantée par la mort d’un proche, voit l’occasion de sortir de sa tristesse. Tout semble normal. En apparence seulement. L’ingénuité de Frances se brise contre la perversité de Greta, froide manipulatrice, femme glacée et glaçante. Comme chez Haneke ou Verhoeven, Isabelle Huppert joue un registre qu’elle connaît bien, habitant un personnage intelligent, sadique et harceleur, qui fait basculer sa proie dans une relation malsaine.
« Barbe bleue existe ; elle s’appelle Greta. […] Jour et nuit, la traque de la victime s’intensifie aux sons discordants d’un thriller, ainsi que du Liebestraum de Franz Liszt qu’exécute Greta. Huppert apparaît de nouveau en âme sensible et pianiste, dissimulant des pulsions maternelles et sadiques. » (Eithne O’Neill, Positif n°700, juin 2019)
Greta
États-Unis, Irlande, 2018, 1h39, couleurs, format 2.39
Réalisation Neil Jordan
Scénario Ray Wright, Neil Jordan, d'après une histoire de Ray Wright
Photo Seamus McGarvey
Musique Javier Navarrete ; St. Vincent, CSS, Dum Dum Girls, Franz Liszt, Wolfgang Amadeus Mozart…
Montage Nick Emerson
Décors Anna Rackard
Costumes Joan Bergin
Production Lawrence Bender, James Flynn, Sidney Kimmel, John Penotti, Karen Richards, Sidney Kimmel Entertainment, Lawrence Bender Productions, Little Wave Productions
Interprètes Isabelle Huppert (Greta Hideg), Chloë Grace Moretz (Frances McCullen), Maika Monroe (Erica Penn), Colm Feore (Chris McCullen), Stephen Rea (Brian Cody), Zawe Ashton (Alexa Hammond), Jeff Hiller (le maître d'hôtel), Thaddeus Daniels (l'officier Deroy), Raven Dauda (l'officier Regan)
Présentation au Festival de Toronto 6 septembre 2018
Sortie aux États-Unis 1er mars 2019
Sortie en France 12 juin 2019
Remerciements au distributeur Metropolitan Filmexport
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