Un pirate informatique détruit la chambre de refroidissement d’une centrale nucléaire à Hong Kong, puis sème la panique dans les marchés financiers en provoquant la flambée du cours du soja. Les services secrets chinois et américains unissent leurs forces pour débusquer le cyberterroriste. Ils libèrent Nicholas Hathaway (Chris Hemsworth), un hacker surdoué qui purgeait une peine de prison, afin qu’il les aide dans cette mission.
Après Public Enemies, Michael Mann effectue un détour par la télévision et réalise en 2011 pour la chaîne HBO le pilote de la série Luck, plongée dans l’univers des courses hippiques. Il revient au cinéma avec Hacker, un projet ambitieux qui lui permet d’aborder un sujet très contemporain : le piratage informatique et ses conséquences dans une société ultra-connectée. Le scénario écrit par Morgan Davis Foehl rejoint certaines préoccupations du cinéaste, qui s’est beaucoup documenté sur le virus Stuxnet, utilisé pour saboter les centrifugeuses iraniennes d’enrichissement en uranium.
Comment filmer une menace invisible et abstraite ? Dès l’ouverture du film, vertigineuse, Michael Mann relève ce défi en suivant le trajet d’un logiciel malveillant, qui part d’un simple clavier d’ordinateur pour aboutir à l’explosion d’une centrale. À partir de cette première attaque se déploie un récit complexe, aux ramifications multiples, qui bute longtemps sur une énigme : le cybercriminel n’a pas de visage, ses motivations restent floues. L’enquête est menée, comme souvent chez le réalisateur, par un héros solitaire, en marge du système, qui cherche avant tout à regagner sa liberté. Au fil des rebondissements, l’action se déplace de Los Angeles à Hong Kong, de Macao à Jakarta, offrant à Michael Mann la possibilité de cartographier de nouveaux décors urbains. Toujours efficace dans les scènes d’action – fusillades et courses-poursuites sont encore ici au rendez-vous –, le cinéaste privilégie une caméra portée et nimbe son film d’une atmosphère planante, au diapason d’un monde en voie de dématérialisation avancée.
« Dans le prolongement de Miami Vice, Hacker cale son tempo sur la vitesse des flux et des torrents d’information (cours de la bourse, listings comptables, lignes de codes informatiques) et en amplifie la dynamique. Jamais l’espace, et la notion de territoire, n’aura paru aussi inconséquent, nébuleux, tant ces hommes qui parcourent la surface du globe semblent voués à un mouvement perpétuel, une sorte de nomadisme mélancolique qui affecte jusqu’à leur identité. » (Jean-Baptiste Thoret, Michael Mann – Mirages du contemporain, Flammarion, 2021)
Hacker (Blackhat)
États-Unis, 2015, 2h13, couleurs, format 2.55
Réalisation Michael Mann
Scénario Morgan Davis Foehl
Photo Stuart Dryburgh
Musique Harry Gregson-Williams, Atticus Ross, Leo Ross ; Eagle Eye Williamson, Azucar MC, Ryan Amon, James Leg, Wiwien Ngesti, Sekaa Gong Manik Medrtha Sari, Robert Walsh
Montage Mako Kamitsuna, Jeremiah O’Driscoll, Stephen E. Rivkin, Joe Walker
Décors Guy Hendrix Dyas
Costumes Colleen Atwood
Production Michael Mann, Thomas Tull, Jon Jashni, Universal Pictures, Forward Pass, Legendary Pictures
Interprètes Chris Hemsworth (Nicholas Hathaway), Tang Wei (Chen Lien), Viola Davis (Carol Barrett), Ritchie Coster (Elias Kassar), Holt McCallany (Mark Jessup), Yorick Van Wageningen (Sadak), Wang Lee-hom (Chen Dawai), Andy On (Alex Trang), John Ortiz (Henry Pollack)
Sortie aux États-Unis 16 janvier 2015
Sortie en France 18 mars 2015
DCP d'exploitation
Version Theatrical cut.
Remerciements au distributeur Universal Pictures France
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