Hamida (Amor Aouini), un berger de 11 ans, travaille dans une ferme du nord de la Tunisie, sous domination coloniale française. Il est ami avec Renaud (Francis Lefebvre), petit-fils d’un riche propriétaire de plantation (Jean Davy). Un jour, Hamida part à la recherche d’un mouton perdu et tombe dans une rivière. Renaud le sauve, mais Hamida tombe malade d’une pneumonie.
© DEFA Stiftung Rudolf Meister
Né en 1937, Jean Mailland a été assistant-réalisateur pour Louis Daquin, Jean-Paul Le Chanois, Joris Ivens et René Allio. Il a également consacré un livre au metteur en scène Armand Gatti. Admirateur de Brecht et du cinéma russe des années 20, Mailland aime l’idée de mélanger fiction et documentaire. Poète et romancier, il tournera une centaine de reportages et de films pour la télévision.
En 1965, il réalise son premier long métrage Hamida à la suite d’un concours de circonstances. « Je suis parti comme assistant, et, à la suite du désaccord entre le metteur en scène pressenti et l’équipe de production, sur la proposition de Louis Daquin, j’ai été bombardé réalisateur d’un film que je prenais en marche et pour lequel je n’étais pas préparé. L’histoire en était très mélodramatique, entre un pauvre petit berger tunisien et un bon petit colon. Le sujet était paternaliste, involontairement, mais il aurait eu un impact plus grand tourné sept ou huit ans plus tôt en pleine guerre d’Algérie. J’étais donc obligé de préparer mon tournage chaque matin car le découpage qui m’était impersonnel ne me plaisait pas et j’ai tout changé, à commencer par les dialogues. » (Jean Mailland, Cinéma n°107, juin 1966)
Livrant un message humaniste à travers l’amitié entre deux garçons issus de classes opposées, Hamida doit sa pureté de trait à l’utilisation de décors naturels, magnifiés par une photographie soignée, et à la vivacité de ses jeunes comédiens. Le cinéaste filme les hommes, les bêtes et les enfants avec la même douceur, qui n’empêche pas l’expression d’une vive colère. Mailland, qui reconnait avec modestie et lucidité qu’on « ne peut jamais faire un film tunisien quand on est français », témoigne de la naissance d’une conscience nationale chez un peuple traité avec racisme et mépris par les colons. Présenté en 1966 au festival de Karlovy Vary, Hamida est sorti en Tunisie mais n’a jamais été distribué en France.
Hamida (H’mida)
Tunisie, République démocratique d’Allemagne, 1966, 1h20, noir et blanc, format 1.37
Réalisation Jean Mailland
Scénario Jacques-Laurent Bost, Walter Janka, Khaled Abdul Wahab
Photo Otto Hanisch, Jean Chiabaut
Musique Karl-Ernst Sasse
Montage Helga Emmrich
Décors Hatem Ben Miled
Costumes Annik Michaud
Production Alexandre Lösche, Noureddine Mechri, Deutsche Film DEFA, Satpec
Interprètes Amor Aouini (Hamida), Francis Lefebvre (Renaud), Christine Laszar (Hélène, la mère de Renaud), Hamada B. Tijani (Si Abdelaziz), Jean Davy (le grand-père de Renaud), Abdellatif B. Eljia (Salah), Mabrouka Boubaker (Quarda), Antonio Savalli (Lopenti)
Sortie en République démocratique d’Allemagne 28 janvier 1966
Sortie en Tunisie 21 mars 1966
Restauration 2K par le laboratoire Omnimago supervisée par Melanie Hauth (Fondation DEFA), en exclusivité pour le festival Lumière.
Remerciements à la Fondation DEFA
Film ayant reçu le label
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