Après sept années de détention, Neil McCauley (Robert De Niro) s’est juré qu’on ne le reprendrait plus. Il entraîne avec acharnement ses hommes et planifie dans les moindres détails son prochain braquage. Mais le hold-up tourne mal et met le lieutenant Vincent Hanna (Al Pacino) sur les traces de McCauley. Entre le gangster et le policier s’engage une redoutable poursuite…

Sixième film de Michael Mann, Heat nous entraîne dans un Los Angeles nocturne, désincarné et magnétique. Si le cinéaste est originaire de Chicago, la cité des Anges est au cœur de son œuvre. « Rien n’égale le survol de Los Angeles la nuit. Une sorte d’immensité lumineuse, géométrique, incandescente, à perte de vue. » (Jean Baudrillard, Amérique, Grasset, 1986) C’est ce spectacle que surplombent le gangster et sa fiancée, perchés sur le toit d’un building. Cet « infini horizontal », décrit par Baudrillard, synthétise le cinéma de Mann : architectural, structurel et romantique.
Symétrique jusque dans sa narration, Heat explore les connexions de deux univers contraires et pourtant similaires, la police et le crime. Cette géométrie précise s’ordonne dans les portraits des deux protagonistes, comme les deux faces d’une même pièce.
Monstres sacrés du cinéma américain, Al Pacino et De Niro se retrouvent ici pour un duel au sommet. Heat reste pourtant une lutte à distance, et les deux acteurs, par un jeu de champ/contre-champ ou de cadrage, ne s’inscrivent jamais dans le même plan. « Pour Mann, l’équation est simple, pragmatique : ces personnages agissent comme des aimants contraires, absolument identiques, mais incapables de se retrouver puisque séparés par cette frontière imaginaire qu’est la loi. » (Axel Cadieux, L’Horizon de Michael Mann, Playlist Society, 2015)
Personnages inflexibles, tout entiers dévoués à leur travail, les héros manniens sont à jamais isolés, enfermés, face à des horizons obstrués.
À sa sortie, en 1995, Heat crée l’événement. La critique salue le film et redécouvre Mann sous un jour nouveau. Porté par la photographie crépusculaire de Dante Spinotti, Heat est un polar à la beauté mélancolique, traversé de scènes d’action spectaculaires. Dans les rues de L.A., un gunfight d’anthologie illustre la précision et l’incroyable maîtrise de la mise en scène de Mann.
Heat
États-Unis, 1995, 2h50, couleurs, format 2.39
Réalisation & scénario Michael Mann
Photo Dante Spinotti
Musique Elliot Goldenthal ; Passengers, Brian Eno, Terje Rypdal, Moby, William Orbit, Lisa Gerrard, House of Pain…
Montage Pasquale Buba, William Goldenberg, Dov Hoening, Tom Rolf
Décors Neil Spisak
Costumes Deborah Lynn Scott
Production Art Linson, Michael Mann, Warner Bros.
Interprètes Al Pacino (Vincent Hanna), Robert De Niro (Neil McCauley), Val Kilmer (Chris Shiherlis), Tom Sizemore (Michael Cheritto), Diane Venora (Justine), Amy Brenneman (Eady), Ashley Judd (Charlene), Jon Voight (Nate), Mykelti Williamson (l’inspecteur Drucker), Natalie Portman (Lauren Gustafson)
Sortie aux États-Unis 15 décembre 1995
Sortie en France 21 février 1996
Director's Definitive Edition (2017)
Restauration 4K par The Walt Disney Company et supervisée par Michael Mann.
Remerciements au distributeur Park Circu
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