Hostiles

Les invités du festival : Scott Cooper présente

En 1892, le capitaine américain Joseph J. Blocker (Christian Bale), se voit contraint d’escorter Yellow Hawk (Wes Studi), un chef de guerre cheyenne mourant, sur ses terres tribales. En chemin, ils découvrent une ferme ravagée, où se trouve Rosalee Quaid (Rosamund Pike), dont la famille a été massacrée par les Comanches. La jeune femme se joint à eux dans leur périple jusqu’au Montana.

Après des études d’art dramatique à l’Institut Lee Strasberg à New York, Scott Cooper enchaîne les petits rôles dans les années 2000, avant de privilégier l’écriture et la mise en scène. En 2009, son premier film Crazy Heart permet à Jeff Bridges d’obtenir l’Oscar du meilleur acteur. Avec Hostiles, son quatrième long métrage, le cinéaste signe un western entre classicisme et modernité. S’il connaît bien les œuvres fondatrices du genre et assume l’influence de John Ford, Anthony Mann ou Clint Eastwood, il ne veut pas se contenter d’une relecture de ces films, mais proposer un ton nouveau et un récit qui dialogue avec le présent des États-Unis. Le voyage initiatique du capitaine Blocker, qui hait les Native Americans et doit composer avec son ennemi juré, souligne les failles d’une société loin d’être pacifiée. Le cinéaste tisse ainsi un lien entre la fin du XX^e siècle et la situation actuelle : « Notre pays est de plus en plus divisé alors que nous traversons une période dangereuse où le racisme continue de faire des ravages. J’ai voulu aussi évoquer un chapitre honteux, impardonnable de notre passé. Le génocide de tous ces peuples amérindiens reste un traumatisme historique dont les effets perdurent encore aujourd’hui. » (Transfuge, mars 2018)

Pour recréer les dialectes et les coutumes de cette époque, Scott Cooper s’entoure de consultants issus de tribus amérindiennes. Pour le rôle du chef Yellow Hawk, il fait appel à Wes Studi, d’ascendance cherokee, connu pour ses prestations dans Danse avec les loups de Kevin Costner (1990), Le Dernier des Mohicans de Michael Mann (1992) ou Le Nouveau Monde de Terrence Malick (2005). L’acteur forme un duo complémentaire avec Christian Bale, qui apprend la langue cheyenne afin de préparer le tournage.

« Avec une minutie qui n’entrave pas pour autant le mouvement, Scott Cooper évoque les fractures qui divisaient les Indiens, ici entre Cheyennes et Comanches, ou cette étrange organisation qu’était l’armée des États-Unis à la fin du XX^e siècle, gendarme de son propre territoire avant de devenir celui du monde. » (Thomas Sotinel, Le Monde, 14 mars 2018)