Dom Cobb (Leonardo DiCaprio) est un voleur expérimenté dans l'art périlleux de l'extraction : sa spécialité consiste à s'approprier les secrets les plus précieux d'un individu, enfouis au plus profond de son subconscient, pendant qu'il rêve et que son esprit est particulièrement vulnérable. Très recherché pour ses talents dans l'univers trouble de l'espionnage industriel, Cobb est aussi devenu un fugitif traqué dans le monde entier. Cependant, une ultime mission pourrait lui permettre de retrouver sa vie d'avant.
Lorsqu’il signe Inception, Christopher Nolan sort de Batman Begins (2005) et The Dark Knight (2008), deux films qui l’installent comme un des grands noms d’Hollywood, faiseur d’excellents blockbusters stylisés. Avec Inception, il se présente sous un autre jour, celui d’un auteur à part entière. D’une rare complexité, le film a vu le jour après un travail scénaristique solitaire de près de dix ans – sur une idée développée par Nolan dès l’âge de 16 ans…
S’il est ardu, et certainement vain, de décrire la complexité du récit, cette promenade dans les arcanes du cerveau est un savant mélange des genres, oscillant quelque part entre film de casse et d’espionnage industriel et conte philosophique. « Mon souci principal en tant que réalisateur consiste à trouver des univers sans limites. Le rêve s’y prête idéalement. Son processus me fascine. Cette idée que l’esprit, en dormant, peut créer un monde d’infinis détails. » (Christopher Nolan, Les Inrockutibles, 21 juillet 2010) Dans ce film symbolique, la question n’est plus de savoir quelle est la part du rêve et de la réalité, mais bien s’il y a seulement une différence entre les deux. Dans ces rêves collectifs, on peut retrouver son amour perdu, et la fin n’est pas la mort mais l’errance dans les limbes. Avec Inception, le cinéaste passe maître dans l’art de brouiller les pistes.
Le film est virtuose. Le chaos mental est propice à jouer des dilatations et contractions du temps, à convoquer les mises en abyme. Visuellement, Nolan plie le monde à son envie, les buildings basculent, les sols bougent, l’horizontale devient verticale.
« La minutie avec laquelle Christopher Nolan peint la mise en place des séances de sommeil collectif nous replonge dans les expériences hypnotiques planifiées chez André Breton, où Robert Desnos remplissait le rôle du médium aux yeux fermés. On n'est pas près d'oublier ce plan, fixant des corps endormis flottant dans un virtuel cosmos. C'est l'image même des spectateurs de cinéma, candidats à rêver ensemble, dans une même salle. Ces “rêveurs assis, disait Desnos, sont emportés dans un nouveau monde auprès duquel la réalité n'est que fiction peu attachante”. » (Jean-Luc Douin, Le Monde, 31 mars 2013)
Inception
États-Unis, Royaume-Uni, 2010, 2h26, couleurs, format 2.39
Réalisation & scénario Christopher Nolan
Photo Wally Pfister
Musique Hans Zimmer ; Édith Piaf, Amira Saqati
Montage Lee Smith
Décors Guy Hendrix Dyas
Costumes Jeffrey Kurland
Production Christopher Nolan, Emma Thomas, Legendary Pictures, Syncopy
Interprètes Leonardo DiCaprio (Cobb), Joseph Gordon-Levitt (Arthur), Elliot Page (Ariane, crédité sous le nom d’Ellen Page), Tom Hardy (Eames), Ken Watanabe (Saito), Dileep Rao (Yusuf), Cillian Murphy (Robert Fischer Jr.), Tom Berenger (Browning), Marion Cotillard (Mall), Pete Postlethwaite (Maurice Fischer), Michael Caine (Miles), Lukas Haas (Nash), Tai-Li Lee (Tadashi)
Sortie aux États-Unis 16 juillet 2010
Sortie en France 21 juillet 2010
Remerciements au distributeur Warner Bros.
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