Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Jimmy Picard (Benicio Del Toro), un Indien ayant combattu en France, est admis à l’hôpital militaire de Topeka au Kansas. Il souffre de violents maux de tête et de nombreux troubles, qui restent une énigme pour le corps médical, aucune cause physique n’étant décelée. Georges Devereux (Mathieu Amalric), un ethnologue atypique, va se pencher sur son cas.
Lorsqu’il découvre Psychothérapie d’un Indien des Plaines, l’ouvrage que Georges Devereux a tiré de ses échanges avec un Indien Blackfoot, Arnaud Desplechin est tout de suite fasciné par ce texte. « C’est un dialogue de théâtre, dit-il. Un document exceptionnel. À ma connaissance, la seule transcription de l’intégralité d’une cure psy. » (Télérama, 19 septembre 2012) Le réalisateur est saisi par la personnalité inclassable de Georges Devereux : né Gyorgy Dobó dans l’Empire austro-hongrois, juif converti au catholicisme, il s’exile en Europe Centrale puis aux États-Unis, où il développe l’ethnopsychiatrie, en marge de toute institution. Desplechin est aussi touché par l’amitié qui se noue au fil des entretiens entre Georges Devereux et Jimmy Picard, deux hommes aux profils éloignés, mais qui partagent malgré tout la même expérience d’un déracinement, d’une identité fracturée.
Tournant pour la première fois aux États-Unis, Desplechin ne cherche pas l’exotisme et reste fidèle à ses propres obsessions. D’un classicisme serein, son film creuse le champ de l’intime, ouvre les portes de l’inconscient, les souvenirs de Jimmy remontant à la surface au gré des conversations et des récits de ses rêves. Le réalisateur organise la rencontre entre son fidèle complice Mathieu Amalric et Benicio Del Toro, qui pour se préparer visionne Que la lumière soit, un documentaire de John Huston observant le soin porté à des vétérans traumatisés. D’une grande retenue dans son jeu, Benicio Del Toro livre une composition intense et tourmentée.
« Endossant avec sobriété le rôle de cette masse souffrante, soumis aux turbulences de son roman familial et de la grande Histoire, Benicio Del Toro forme avec Mathieu Amalric un duo, de prime abord mal assorti, mais des plus complémentaires à l’arrivée. Sa parenthèse américaine permet à Desplechin de déplacer un nouveau récit d’assomption personnelle dans un décor où il se régénère. » (Sandrine Marques, Le Monde, 11 septembre 2013)
Jimmy P. (Psychothérapie d’un Indien des Plaines)
France, États-Unis, 2013, 1h57, couleurs, format 2.35
Réalisation Arnaud Desplechin
Scénario Arnaud Desplechin, Julie Peyr, Kent Jones, d’après l’ouvrage Psychothérapie d’un Indien des Plaines de Georges Devereux
Photo Stéphane Fontaine
Musique Howard Shore
Montage Laurence Briaud
Décors Dina Goldman
Costumes David C. Robinson
Production Pascal Caucheteux, Jennifer Roth, Grégoire Sorlat, Why Not Productions, Wild Bunch, Orange Studio, France 2 Cinéma, Hérodiade, Le Pacte
Interprètes Benicio Del Toro(Jimmy Picard), Mathieu Amalric (Georges Devereux), Gina McKee (Madeleine), Larry Pine (le docteur Karl Menninger), Joseph Cross (le docteur Holt), Elya Baskin (le docteur Jokl), Gary Farmer (Jack), Michelle Thrush (Gayle Picard), Misty Upham (Jane), Jennifer Podemski (Doll), Michael Greyeyes (Allan)
Présentation au Festival de Cannes 18 mai 2013
Sortie en France 11 septembre 2013
Remerciements au distributeur Le Pacte
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