Lorsque la guerre surgit au creux de l’été 1914, elle surprend et emporte dans son tourbillon des millions d’hommes. Et puis arrive Noël, avec sa neige et son cortège de cadeaux des familles et des États-majors. Mais la surprise ne viendra pas des colis généreux qui jonchent les tranchées françaises, écossaises et allemandes. Ce soir-là, un événement considérable va bouleverser à jamais le destin de quatre personnages : un pasteur écossais (Gary Lewis), un lieutenant français (Guillaume Canet), un ténor allemand (Benno Fürmann) et une soprano danoise (Diane Krüger).
Originaire de l’Artois dans le Pas-de-Calais, le réalisateur Christian Carion a grandi dans le souvenir concret de la « Grande guerre » : c’est régulièrement que les terres agricoles familiales mettent au jour obus, munitions, papiers ou objets des soldats des tranchées. Au début des années 90, Carion – qui n’est pas encore cinéaste – découvre dans un ouvrage de l’historien Yves Buffettaut l’épisode méconnu de la fraternisation entre ennemis lors de « l’incroyable Noël de 1914 ».
Plus de dix ans plus tard, après de nombreuses recherches dans les archives militaires françaises et allemandes, en compagnie d’Yves Buffettaut qui lui aura ouvert certaines portes, Christian Carion écrit le scénario d’un film désormais intitulé Joyeux Noël. La production en est confiée à son partenaire Christophe Rossignon, dont la société Nord-Ouest avait accompagné le premier film du cinéaste, Une hirondelle a fait le printemps. Il rassemblera plus de vingt structures autour du financement de cette coproduction européenne, tournée en Roumanie, suite au refus de l’Armée française d’accueillir la reconstitution du no man’s land sur l’un de ses terrains.
Joyeux Noël est donc inspiré de personnages et de faits réels. Des événements occultés par l’Histoire, et censurés par les hiérarchies : les lettres des soldats témoignant de ce moment de fraternité ne sont jamais arrivées à leurs destinataires et les photos éventuelles de cette trêve, comme un geste utopique au sein des tranchées ennemies, furent détruites.
« Christian Carion s'attaque à un sujet difficile où le fil de l'émotion est fragile. Surtout ne pas céder dans la sensiblerie bon marché que cette histoire inspirée de faits historiques pourrait susciter. La mise en scène empreinte d'un certain classicisme prend toute la mesure de cette histoire par sa retenue, sa juste utilisation de la musique. Les interprétations très sobres de Guillaume Canet, Diane Krüger ou Daniel Brühl emportent l'adhésion. L'auteur ne cherche pas la complexité. Il est sincère. » (Julien Camy, Jeune Cinéma n°296-297, juillet 2005)
Joyeux Noël
France, Allemagne, Grande-Bretagne, Belgique, Roumanie, 2005, 1h56, couleurs, format 2.35
Réalisation & scénario Christian Carion
Photo Walther Van den Ende
Musique Philippe Rombi
Montage Andrea Sedlackova
Décors Jean-Michel Simonet
Costumes Alison Forbes-Meyler
Production Christophe Rossignon, Nord-Ouest Films, Senator Film Produktion, The Bureau, Artémis Productions, MediaPro Pictures, TF1 Films Production, Les Productions de La Guéville
Interprètes Diane Krüger (Anna Sörensen), Benno Fürmann (Nikaulos Sprink), Guillaume Canet (Audebert), Gary Lewis (Palmer), Dany Boon (Ponchel), Daniel Brühl (Horstmayer), Alex Ferns (Gordon), Steven Robertson (Jonathan), Lucas Belvaux (Gueusselin), Bernard Le Coq (le général), Ian Richardson (l'évêque), Frank Witter (Jörg), Thomas Schmauser (le Kronprinz), Joachim Bissmeier (Zimmermann), Robin Laing (William), Suzanne Flon (la châtelaine), Michel Serrault (le châtelain)
Sortie en France 9 novembre 2005
Ressortie le 12 novembre 2025 par Tamasa.
Remerciements au distributeur Tamasa et à Studiocanal
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