Durant l’ère médiévale au Japon, le jeune Kubo vit seul dans une grotte avec sa mère. Conteur de rue, il régale chaque jour de ses histoires les habitants d’un village de pêcheurs, et s’accompagne d’un luth aux pouvoirs magiques pour donner vie à des créatures en origami. Son existence va être bouleversée lorsqu’il réveille par mégarde des forces maléfiques, qui l’obligent à fuir sur les traces de son père, un légendaire samouraï.
Travis Knight, le directeur du studio Laika, a toujours souhaité réaliser une fresque située au Japon, un pays qui le fascine depuis qu’il l’a découvert lors d’un voyage à l’âge de 8 ans : « À l’époque j’ai été fortement marqué par ce mélange de modernité et de traditions ancestrales, tout était magnifique, presque irréel. Je suis revenu avec une collection de mangas, et je n’ai jamais cessé d’y retourner depuis. Alors que les gamins de mon âge passaient leur temps au foot, moi je rêvais de recréer des armées de samouraïs. » Passant à la mise en scène pour la première fois, Travis Knight concrétise son désir avec Kubo et l’armure magique, vibrante déclaration d’amour à la culture nippone.
Dans ce conte initiatique, où le héros va s’aguerrir en traversant de multiples épreuves, le réalisateur s’inspire à la fois des récits épiques d’Akira Kurosawa et des mondes oniriques créés par Hayao Miyazaki. L’esthétique du film est influencée par les estampes de peintres tels Katsuhika Hokusai et Kiyoshi Saito. La scène d’ouverture, où la mère de Kubo affronte en mer des éléments déchaînés, convoque cet univers graphique, avec ses vagues immenses et sa pleine lune. Les spectacles que Kubo organise reposent sur la technique de l’origami : ces feuilles de papier savamment pliées, qui se transforment en humains et animaux, renvoient au goût de Laika pour la création manuelle. Les costumes des personnages ont été conçus à partir de représentations de l’époque féodale, et certains masques font référence au théâtre nô. Le travail d’orfèvre mené par l’équipe du studio n’empêche cependant pas d’être happé par l’intrigue, qui creuse de manière délicate les notions de filiation, de transmission et de résilience.
« Les marionnettes de Kubo font preuve de plus d’émotions que nombre de personnages incarnés par des acteurs de chair et d’os. […] Il suffit d’une scène pour en être convaincu, même des quelques gestes de Kubo préparant le repas pour sa mère souffrante, qui disent tout l’amour qu’il lui porte plus puissamment que les grands mots. Ce n’est pas le moindre des prodiges de Laika que de donner, en sus de la vie, une âme aux marionnettes. » (Noémie Luciani, Le Monde, 21 septembre 2016)
Kubo et l’armure magique - en VF (Kubo and the Two Strings)
États-Unis, 2016, 1h42, couleurs, format 2.35
Réalisation Travis Knight
Scénario Chris Butler, Marc Haimes, d’après une histoire originale de Shannon Tindle et Marc Haimes
Photo Frank Passingham
Musique Dario Marianelli
Montage Christopher Murrie
Décors Nelson Lowry
Costumes Deborah Cook
Animation Jason Stalman, Malcolm Lamont
Production Travis Knight, Arianne Sutner, Laika Entertainment
Sortie aux États-Unis 19 août 2016
Présentation au Festival de Deauville 10 septembre 2016
Sortie en France 21 septembre 2016
Remerciements à Laika
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