L’archéologue Simon Roche (Pierre Arditi) vit depuis quelques mois un amour passionné avec Elisabeth Sutter (Sabine Azéma). Un soir, dans leur maison près d’Uzès dans le Gard, il fait une crise cardiaque et s’effondre. Le médecin dépêché sur place ne peut que constater son décès. Et pourtant, quelques instants plus tard, Simon revient à la vie.
© MK2 Films
Après Mon oncle d’Amérique (1980) et La vie est un roman (1983), Alain Resnais travaille pour la troisième fois consécutive avec le scénariste Jean Gruault, fidèle collaborateur de François Truffaut. Le cinéaste lui soumet le titre L’Amour à mort et lui fait part de certaines intentions. Il veut se lancer dans un récit axé sur un nombre réduit de personnages, et souhaite diriger à nouveau quatre acteurs présents dans son film précédent : Pierre Arditi, Sabine Azéma, André Dussollier et Fanny Ardant. Il envisage surtout de confier à la musique une place centrale, en l’utilisant de manière inédite. Alain Resnais explique ainsi sa volonté : « Il y a eu d’abord cette idée : est-ce qu’on peut construire un film en ne mettant jamais la musique comme accompagnement, ou sous les comédiens, mais en l’utilisant à nu, et de manière qu’elle poursuive l’histoire, explique l’histoire, prenne le relais des comédiens et du dialogue ? » (Positif n° 284, octobre 1984)
Respectant ce principe formel, L’Amour à mort est scandé à cinquante-deux reprises par de courts interludes, où seules résonnent les compositions de Hans Werner Henze, tandis qu’à l’écran des particules, ressemblant à des flocons de neige, flottent sur un fond noir. Le spectateur est invité à se laisser porter par ce rythme envoûtant et à considérer la musique comme un cinquième personnage. S’ouvrant par une résurrection miraculeuse, le film sonde notre rapport à la finitude, et confronte les réflexions de Simon et Elisabeth, qui viennent de traverser une expérience surnaturelle, à celles d’un couple de pasteurs (André Dussollier et Fanny Ardant). Dominée par le rouge et le noir, la mise en scène d’Alain Resnais frappe par son austérité et son dépouillement, concentrée sur le jeu et les émotions.
« Le cinéma de Resnais n’est pas un cinéma du coulé narratif et de l’identification, mais, cela a été amplement dit, un cinéma de montage qui compose des matériaux disparates et qui, ici, oscille sans cesse entre le plaisir du romanesque et la contemplation plus extérieure. » (Jacques Kermabon, Cinéma n°310, octobre 1984)
L’Amour à mort
France, 1984, 1h32, couleurs, format 2.35
Réalisation Alain Resnais
Scénario Jean Gruault
Photo Sacha Vierny
Musique Hans Werner Henze
Montage Jean-Pierre Besnard, Albert Jurgenson
Décors Jacques Saulnier, Philippe Turlure
Costumes Catherine Leterrier
Production Philippe Dussart, Les Films Ariane, Films A2
Interprètes Sabine Azéma (Elisabeth Sutter), Fanny Ardant (Judith Martignac), Pierre Arditi (Simon Roche), André Dussollier (Jérôme Martignac), Jean Dasté (le docteur Rozier), Geneviève Mnich (Anne Jourdet), Jean-Claude Weibel (le spécialiste), Louis Castel (Michel Garenne)
Présentation à la Mostra de Venise 1er septembre 1984
Sortie en France 5 septembre 1984
Restauration 4K par MK2 Films.
Le film est labellisé Lumière Classics, qui récompense les plus belles restaurations de l’année.
Remerciements au distributeur MK2 Films
Film ayant reçu le label
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