Durant la Seconde Guerre mondiale, le commandant Takeichi Matsuo (Toshiro Mifune) a dû cacher plusieurs milliers de pièces d’or dans la jungle philippine. Dix-huit ans plus tard, alors qu’il mène une existence paisible, il est sommé par un riche homme d’affaires, Mitsura Gunji (Tatsuya Nakadai), de partir à la recherche du butin en compagnie de ses hommes de main. Alors que Matsuo rêve de restituer cet argent à son peuple, ses compagnons ont d’autres plans…
Au sommet de sa notoriété, Toshiro Mifune fonde sa propre société de production et choisit de se lancer dans la réalisation. Il s’entoure pour cela des plus fidèles collaborateurs d’Akira Kurosawa, dont le scénariste Ryuzo Kikushima, le chef opérateur Takao Saito ou le musicien Masaru Sato. Cette équipe a déjà travaillé ensemble sur les précédents films interprétés par le comédien. S’il découvre la mise en scène, Mifune se retrouve donc bien épaulé sur le plateau, en terrain familier.
Sous une trame classique de chasse au trésor, L’Héritage des 500 000 sonde la mémoire d’une génération traumatisée par le conflit – le titre fait référence au nombre de soldats japonais morts sur les champs de bataille du Pacifique. Mifune tient le rôle principal d’un ancien officier hanté par cette époque, contraint par un magnat cupide d’affronter son passé. Les deux hommes incarnent des points de vue radicalement différents sur le monde, la volonté de rendre honneur aux défunts s’opposant à l’appât du gain. Escorté par des sbires aux intentions peu louables, Matsuo tente au fil du voyage de réveiller leur part d’humanité. En remontant vers l’or enfoui, tous effectuent un cheminement mental, et les dilemmes moraux qu’ils rencontrent font le sel de cette expédition dans l’archipel.
Fable didactique, L’Héritage des 500 000 laisse transparaître un certain patriotisme. Débordé par ses multiples casquettes sur le tournage, Mifune n’a pas voulu renouveler cette expérience derrière la caméra. Cet unique essai signé par l’acteur reste une curiosité, longtemps demeurée inédite en France, sur laquelle plane l’ombre de Kurosawa, qui serait intervenu au montage sans être crédité. « Sous les péripéties du film d’aventures perce un combat moral dans lequel l’idéalisme désenchanté du héros affronte le cynisme de ceux qu’il accompagne. Invité en salle de montage, Kurosawa aurait envoyé Mifune tourner des plans supplémentaires et les aurait montés. » (François Ekchajzer, Télérama, 3 avril 2019)
L’Héritage des 500 000 (Gojuman-nin no isan)
Japon, 1963, 1h38, noir et blanc, format 2.35
Réalisation Toshiro Mifune
Scénario Ryuzo Kikushima
Photo Takao Saito
Musique Masaru Sato
Montage Shuichi Anbara
Décors Yoshiro Muraki
Production Sanezumi Fujimoto, Tomoyuki Tanaka, Mifune Productions
Interprètes Toshiro Mifune (Takeichi Matsuo), Tatsuya Mihashi (Keigo Gunji), Tsutomu Yamazaki (Tsukuda), Yuriko Hoshi (Masako Matsuo), Yoshio Tsuchiya (Yamazaki), Sachio Sakai (Igarashi), Tatsuya Nakadai (Mitsura Gunji)
Sortie au Japon 28 avril 1963
Sortie en France 3 avril 2019
Restauration Toho
Remerciements à Toho et au distributeur Carlotta Films
Ce site nécessite l'utilisation d'un navigateur internet plus récent. Merci de mettre à jour votre navigateur Internet Explorer vers une version plus récente ou de télécharger Mozilla Firefox. :
http://www.mozilla.org/fr/firefox