Brésil, années 60. Dans la Cité de Dieu, favela de Rio de Janeiro, de jeunes garçons font l’apprentissage de la criminalité. Fusée (Alexandre Rodrigues) aimerait bien devenir photographe et se demande comment échapper au cycle de la violence, qui semble l’avenir promis à chacun. Dès années plus tard, Fusée retrace l’évolution de la Cité de Dieu et des nombreux personnages qui y vivent.
Lorsqu’il découvre le roman La Cité de Dieu de Paulo Lins, le réalisateur Fernando Meirelles éprouve un choc. Cet ouvrage fleuve témoigne avec précision de la réalité des favelas : abandon de l’État, montée en flèche du trafic de drogue, lutte pour le pouvoir entre les gangs… L’adaptation du livre exige un travail de longue haleine pour condenser l’action, choisir les bons fils narratifs parmi les multiples histoires qui composent le récit. Le scénariste Bráulio Montovani fait de Fusée le narrateur du film, sa voix nous guidant à travers un méandre d’intrigues qui s’étendent sur vingt ans. Dans la séquence d’ouverture, qui se déroule dans les années 80, Fusée se retrouve coincé dans une rue entre la police et la bande de Petit Zé, qui règne sur la Cité de Dieu. Tandis que la mise en scène le fige dans cette voie sans issue, un fulgurant mouvement de caméra nous ramène dans les années 60, alors qu’il joue un match de foot. Prenant l’ampleur d’une saga, le film raconte comment un environnement chaotique et une condition miséreuse transforment des enfants en truands.
Le casting de La Cité de Dieu est minutieux. Fernando Meirelles décide de faire appel à des non-professionnels et s’appuie sur sa coréalisatrice Kátia Lund, qui a signé plusieurs documentaires sur les favelas et connaît bien le terrain. Ils organisent des auditions et sélectionnent 200 jeunes qui participent ensuite à des ateliers menés par un acteur. Leur jeu naturel renforce l’authenticité du film, qui adopte par ailleurs un style flamboyant et virtuose. Le montage, souple et rapide, insuffle une tension permanente, tandis que l’image brille, plongeant le spectateur dans une ambiance électrique.
« Les réalisateurs ont su écouter parler leurs acteurs, ils les ont rendus plus vrais que vrais. Le rythme haletant des courses poursuites épuisantes est dopé par l’extraordinaire vitalité et la diversité de ces garçons aux noms magiques : Petit Dé, Tignasse, Carotte, Petit Zé, qui vivent plus vite qu’ils ne peuvent courir. » (Heike Hurst, Jeune cinéma n°281, avril 2003)
La Cité de Dieu (Cidade de Deus)
Brésil, 2002, 2h10, couleurs, format 1.85
Réalisation Fernando Meirelles, Kátia Lund
Scénario Bráulio Montovani, d’après le roman éponyme de Paulo Lins
Photo César Charlone
Musique Antonio Pinto, Ed Cortes ; Cartola, James Brown, Carl Douglas, Tim Maia, Raul Seixas, Wilson Simonal, Tower of Power…
Montage Daniel Rezende
Décors Tulé Peake
Costumes Bia Salgado, Ines Salgado
Production Andrea Barata Ribeiro, Mauricio Andrade Ramos, Daniel Filho, Donald Ranvaud, Hank Levine, Juliette Renaud, Marc Beauchamps, Vincent Maraval, Walter Salles, O2 Filmes, VideoFilmes, Wild Bunch, Globo Filmes, Studio Canal
Interprètes Alexandre Rodrigues (Fusée), Seu Jorge (Manu Tombeur), Leandro Firmino da Hora (Petit Zé), Douglas Silva (Petit Dé), Mateus Nachtergaele (Carotte), Phelipe Haagensen (Bené), Jonathan Haagensen (Tignasse), Roberta Rodriguez Silvia (Bérénice)
Présentation au Festival de Cannes 18 mai 2002
Sortie au Brésil 30 août 2002
Sortie en France 12 mars 2003
Numérisation 4K
Remerciements au distributeur Wild Bunch/Wild Side
Ce site nécessite l'utilisation d'un navigateur internet plus récent. Merci de mettre à jour votre navigateur Internet Explorer vers une version plus récente ou de télécharger Mozilla Firefox. :
http://www.mozilla.org/fr/firefox