La Guerre des gosses

Lumière Classics & Nouvelles restaurations

Séparés par une haine ancestrale, deux petits villages du Midi voient leurs enfants se livrer à une guerre sans fin. Deux bandes rivales ont ainsi pris l’habitude de s’affronter dans les bois, les vainqueurs arrachant les boutons de leurs ennemis en guise de trophée. Les adultes pourront-ils rétablir la paix ?

 © Editions Chirat Bessy

En parallèle de sa carrière d’instituteur, Louis Pergaud a été un romancier reconnu au début du XX^e siècle. Publié en 1912, La Guerre des boutons rencontre un franc succès et deviendra au fil du temps un classique de la littérature jeunesse. La Guerre des gosses est la première adaptation de cet ouvrage, qui sera ensuite porté à l’écran par Yves Robert en 1962, puis par Yann Samuell et Christophe Barratier en 2011, ces deux versions sortant à quelques semaines d’intervalle seulement.

Le cinéaste Jacques Daroy était initialement comédien de théâtre, puis régisseur de troupe. Décoré de la Croix de guerre pour son activité au front dans un régiment d’artillerie durant la Première Guerre mondiale, il débute au cinéma comme directeur artistique, travaillant pour le producteur Pierre Braunberger. Il passe à la mise en scène avec des courts métrages destinés aux enfants, dont Riri et Nono en vacances (1932).

La Guerre des gosses respecte assez fidèlement la trame du livre. L’action est toutefois déplacée de la campagne franc-comtoise à la Provence, les décors du film étant situés dans l’arrière-pays niçois. Le scénariste Jacques Maury invente également une liaison entre une institutrice et le maire du village voisin. De jeunes comédiens sont engagés dans la région pour donner vie à des personnages restés fameux dans l’imaginaire collectif – Lebras, Tigibus, Marie Tintin –, dont les frasques renvoient aux rivalités indépassables entre les parents. Mêlant humour et satire sociale, La Guerre des gosses a été peu vu depuis sa sortie en 1936, sa réputation étant éclipsée par le film d’Yves Robert, qui a connu un véritable triomphe populaire. Il demeure aujourd’hui une curiosité, notamment parce qu’il permet de découvrir sous leurs traits d’enfants les chanteurs Marcel Mouloudji, dans le rôle de la Crique, et Charles Aznavour, qui apparaît brièvement.